Pompo the Cinephile, adapté d’un webmanga de Sugitani Shogo, est un film d’animation joyeux et coloré de 95 minutes réalisé par Hirao Takayuki. Il sera visible dans les salles de cinéma françaises dès le 3 juillet.

Pompo (diminutif de Pomponette) est une jeune femme débordante d’énergie que plus personne ne présente à Nyallywood, l’épicentre du cinéma mondial. Enfant du cinéma, Pompo produit maintenant les plus grands films de série B à succès. En tant que productrice exécutive, elle gère avec brio les tournages et les équipes. Pourtant, un jour, elle décide de se lancer dans la production d’un film que d’aucun qualifierait d’auteur. La surprise est d’autant plus grande quand elle en confie la réalisation à son jeune assistant Gene Fini, aussi effacé que passionné. C’est le début d’une aventure épique à plus d’un titre où chacun va se révéler !

© 2020 Shogo Sugitani KADOKAWA Pompo Project

A la croisée des rêves

Faire un film, c’est avant tout offrir son rêve à d’autres rêveurs. Mais, comme le dit si bien Martin Braddock dans le film, c’est avant tout un travail d’équipe. Et si le réalisateur en porte la vision et la responsabilité, c’est un assemblage de rêves du réalisateur, du scénariste, des acteurs, des producteurs, et de toutes les équipes qui y ont participé de près ou de loin. Perdre ceci de vue, c’est perdre de son essence et donc l’adhésion du public. Ici, Pomponette rêve de voir un film qui la toucherait comme jamais. Gene rêve de réaliser un film, lui qui ne vit que pour le 7e art. Nathalie rêve de devenir actrice et d'autres, encore, rêvent d’accomplir quelque chose et d’y mettre tout leur cœur, comme Alban.

© 2020 Shogo Sugitani KADOKAWA Pompo Project

Mise en abyme du cinéma

Pompo the Cinephile est également une mise en abyme du monde du cinéma dans ses aspects techniques. Il montre qu’un tournage n’est pas l’essentiel d’un film, ni même son point de départ, mais juste la partie émergée du travail et une partie de son cycle de création. Il y a toute la préparation avec l’écriture du scénario, le casting, la recherche de sponsors et de co-producteurs, le recrutement des équipes de tournage, les repérages. Vient le temps du tournage “en famille”. Enfin c’est avec la post-production que se décide l’avenir d’un film et où s’exprime la personnalité d’un réalisateur avec le dérushage, le montage, l'étalonnage, avant que la promotion du film ne se mette en route.  

Pompo the Cinephile montre les tractations et les complications qui peuvent survenir lors d’un tournage avec ses moments de joie et de doute.

© 2020 Shogo Sugitani KADOKAWA Pompo Project

Faire des choix

Pompo the Cinephile montre également le cheminement vers la création, comment celle-ci est mouvante et résulte des choix artistiques parfois difficiles, qu’il faut savoir prendre de la distance tout en conservant des objectifs clairs. Cette partie est d’autant plus difficile pour Gene qui adore le cinéma et veut rendre hommage au jeu des acteurs, au scénario et à ses souvenirs, mais qui doit se résoudre à trier.

© 2020 Shogo Sugitani KADOKAWA Pompo Project

Coloré, rythmé et très bien animé, Pompo The Cinephile fait souffler un vent de fraîcheur en abordant avec humour, passion, fausse naïveté et tendresse, le monde du cinéma. Le graphisme atypique des personnages surprend pour ce type de production. C’est pourtant bien un film familial qui nous est proposé par le studio CLAP (également à la manœuvre pour Tunnel to Summer). Il faut également saluer le montage original et sans temps mort qui met en valeur chaque personnage à un moment précis.

© 2020 Shogo Sugitani KADOKAWA Pompo Project

J’ai bien apprécié l’originalité et le parti-pris du film qui fait preuve de pédagogie tout en restant divertissant et en enchaînant les beaux plans. Il porte le joli message plein d’espoir de croire en ses rêves et nous en avons bien besoin ces derniers temps.

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