[Exposition] Ô Sport, Des jeux pour les dieux à découvrir au MuséoParc d’Alésia jusqu’au 30 novembre
28 avr. 2024Année olympique oblige, le Muséoparc d’Alésia ne pouvait pas rester hors course et s’est donc jeté dans l’arène pour proposer une exposition hors de sa zone de confort sur les Jeux Olympiques de l’Antiquité à nos jours. L’exposition Ô Sport, Des jeux pour les dieux est à découvrir jusqu’au 30 novembre.
Les jeux antiques et les jeux contemporains
L’exposition n’est point chronologique mais juxtapose les différentes épreuves olympiques classiques avec les épreuves modernes. On voit ainsi que certaines disciplines ont évolué, voire disparu, quand d’autres sont restées relativement identiques et d'autres, enfin sont apparues comme le breakdance ou le skateboard.
Que ce soit la figure de l’athlète dans la société ou le matériel utilisé et les récompenses, les deux époques se répondent.
Les athlètes en premier lieu font l’objet, dans l’antiquité, de toutes les attentions des entraîneurs et du public. Ils sont à l’origine de nombreuses légendes. Et si le vainqueur recevait toutes les louanges, à l’image d’un demi-dieu, un prix conséquent, un statue à Olympie et de nombreux présents de sa cité d’origine, rien n’était prévu pour les autres. Ici, l’important n’était pas de participer, mais bien de gagner ! A ce titre, et pour éviter la tricherie, un code strict a été mis en place. Ceux pris à tricher étaient disqualifiés et attiraient le déshonneur sur leur nom et leur cité.
L' évolution des matériaux et de la conception des outils techniques des sportifs (javelots, disques, etc.) permettent de repousser les records et les performances sportives.
De même, les jeux modernes réinterprètent de nombreux codes antiques. La cérémonie d’ouverture des jeux d’Athènes proposait des tableaux vivants qui reprennent l’esthétique des vases antiques et des sculptures. Des vases sont toujours offerts aux vainqueurs, mais cette fois, ce sont surtout des œuvres d’art. A contrario, la cérémonie de la flamme olympique et son transport jusqu’au lieu de la cérémonie sont une invention purement moderne, vus comme fédérateur et participatif bien que son aparition date des jeux de Berlin de 1936.
Une scénographie audacieuse
L’exposition n’est pas très grande, mais chaque espace est parfaitement délimité. Les graphismes colorés ont été confiés à l’agence Headquarter. Partant des profils grecs sur les amphores, ils les ont modernisés et animés avant de les habiller aux couleurs des jeux olympiques. Ce graphisme est un des fils conducteurs de l’exposition et sert à illustrer les différents propos dont de nombreuses explications sur le déroulé des épreuves dans l'Antiquité.
De nombreux moulages qui représentent des athlètes complètent cette présentation et montrent le culte du corps masculin idéal de la Grèce antique.
J'ai également beaucoup apprécié de voir tous les éléments qu'il est possible de manipuler, ce qui rend l'exposition très ludique.
Le point d’orgue de l’exposition se situe dans la grande salle qui n’est pas sans évoquer un stade avec ses gradins où sont disposées les œuvres. Vidéo et audio complètent l’ensemble.
Les œuvres ont été prêtées par plusieurs musées dont le Musée Olympique de Lausanne, La RMM Rouen Normandie, la DRAC de Bourgogne-Franche-Comté, les ateliers d’art de la RMN-GP.
Cette vision olympique est à rapprocher de l’exposition Olympisme une invention moderne au Musée du Louvre (ouverte peu après). Les deux se complètent en proposant des points de vue originaux et une sélection d'œuvres variées. L’exposition Ô sport - des jeux pour les dieux s’insère dans un plus vaste programme régional olympique avec le passage de la flamme olympique et l’organisation de manifestations culturelles et sportives tout au long de la saison.
MAJ : 2024/06/22 : changement des photos