Erik Nussbicker et Théo Mercier investissent le Musée de la Chasse et de la Nature dans deux expositions à voir jusqu'au 30 juin 2019
31 mai 2019Jusqu'au 30 juin, le Musée de la Chasse et de la Nature présente deux expositions aux styles totalement opposés : [Apokatastasis] Jardin intérieur d’Erik Nussbicker et Every Stone should cry de Théo Mercier.

Exposition d’Erik Nussbicker : [Apokatastasis] Jardin intérieur au Musée de la chasse jusqu’au 30 juin 2019
Le singulier Musée de la Chasse et de la Nature propose au sein de son espace d’exposition du 2e étage une non moins singulière exposition de l’artiste alsacien Erik Nussbicker intitulée [Apokatastasis] jardin intérieur, qui nous questionne sur notre humanité et plus généralement sur la vie et les résidus de vie.

Dérangeantes et macabres au premier abord, les œuvres d’Erik Nussbicker prennent le plus souvent la forme d’un crâne humain réalisé avec différents matériaux ou d’ossements d’animaux. Renvoyant à notre finitude, les œuvres de Nussbicker ont cependant une particularité, à la fois memento mori et réceptacle d’une vie toujours présente, que ce soit des moulages de crânes devenus nichoirs pour les oiseaux ou encore des crânes en métaux devenus instruments de musique. Avec Carnyx, le crâne prend une dimension plus dramatique, puisqu’il rappelle que l’humanité est la seule espèce à pouvoir s’autodétruire.

Contrairement aux expositions classiques, le public est invité à toucher la majorité des œuvres pour les faire revivre et en entendre le souffle. Que ce soit Crânes éoliens, Crânes psychopompes ou encore Nature culture figure, tous produisent un son lorsqu’ils sont activés par le visiteur.

En trois petites salles, Erik Nussbicker présente des œuvres singulières, à mi-chemin du chamanisme et des vanités. Mais ici, il n’y a pas l'aspect moralisateur de la Vanité car, bien que “mort”, les œuvres continuent de produire du son. Pour ma part, j’ai été intriguée par ces créations, mais je dois avouer qu’il me reste toujours un certain malaise vis à vis des crânes et des ossements, même si je reconnais la qualité et l’ingéniosité des œuvres de l’artiste.
![[APOKATASTASIS] - JARDIN INTÉRIEUR - Musée de la Chasse et de la Nature](https://image.over-blog.com/dedt6WMuDV_uVzOt3MChu11kwhQ=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fwww.chassenature.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2019%2F03%2FAPOKATASTASIS-%E2%80%93-JARDIN-INTERIEUR.jpg)
[APOKATASTASIS] - JARDIN INTÉRIEUR - Musée de la Chasse et de la Nature
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Exposition Every Stone should cry de Théo Mercier au Musée de la chasse et de la nature à voir jusqu’au 30 juin 2019
Parallèlement à l’exposition [Apokatastasis] Jardin intérieur d’Erik Nussbicker, le Musée de la Chasse et de la Nature propose, jusqu’au 30 juin, une nouvelle exposition de Théo Mercier : Every stone should cry. Il y questionne la société de consommation et la domestication de la Nature, qu’elle soit animale, végétale ou minérale.

Entre humour et malaise, les œuvres de Théo Mercier invitent à réfléchir sur l’accumulation, la société de consommation qui plie la nature à ses envies. Cette nature domestiquée perd son essence parfois jusqu’à l’absurde, comme le montrent les habitats, dont une église pour hamsters, présentés dans l’une des salles. C’est la Terre qui souffre avec ce (faux) cheval écorché ou encore ces vases en terre cuite noircis à la fumée de pneus et munis de dents de loups, comme autant de cheminées polluantes monstrueuses. Il y montre l'aliénation de l’animal avec sa collection de jouets pour chiens. Chiens qui, comme les chats, sont maintenus à l’état juvénile par leur relation avec les humains : c’est la néoténie.

L’autre partie de l’exposition repose sur une dramatisation scénographique avec une chorégraphie du regard allant d’une oeuvre à l’autre. Oeuvres personnelles, souvenirs de voyages et matériaux modernes se conjuguent pour évoquer l’impermanence, ce qui tranche avec l’aspect conservation du musée. Sous un aspect amusant, il y a un certain désenchantement et un pessimisme prégnant. Ici, pas question de toucher, l’équilibre est parfois précaire. La colère des dieux en est la parfaite incarnation.

S’installant dans les différentes salles du musée, l’exposition en change le regard sur le lieu. Détournant les codes, jouant avec le visiteur, chaque salle réserve une surprise. J’ai été agréablement étonnée par cette exposition, non seulement par son inventivité, mais aussi par son côté décalé et moqueur de certains aspects de notre société.
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Every stone should cry - Musée de la Chasse et de la Nature
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