Une vrai fin?
08 oct. 2010
BUISSIERE Gaston (1862-1928), La mort de Roland, 1893, H/T, 3,115x2,225m, Macôn musée des Ursulines (image base Joconde).
Comme son titre l'indique, ce tableau représente la mort du chevalier Roland, le neuveu de Charlemagne, à Roncevaux. Le chevalier, mort suite à une lutte héroïque, est redécouvert au XIXe siècle où il devient une figure nationale de première importance, ce qui explique qu'il soit le sujet de plusieurs oeuvres.
Ici, Buissière choisit de représenter le moment après la bataille : au premier plan, Roland est adossé à un rocher. Sa tête repose sur son cor qu'il aurait utilisé pour appeler des secours. Sous son bras gauche, on remarque son épée, la légendaire Durandal qu'il ne serait pas parvenu à briser selon la Chanson de Roland. Il est revétu d'une sorte de cotte de mailles composée de petites plaquettes de métal montées en écailles et des bottes de cuir à sangles. Il utilise ses dernières forces pour lever son bras droit vers les apparitions féminines de l'arrière plan. Dans la main droite, il tient un gantelet métallique. Les traces de la férocité de la bataille sont visibles aux débrits métalliques qui jonchent le sol entre le premier plan et l'arrière plan.
Les apparitions du second plan son clairement féminines, s'agit-il d'anges? Selon certaines versions, au seuil de la mort Roland aurait invoqué l'archange Michel (si l'on admet cette hypothèse, Michel est certainement le personnage central tenant une épée et un bouclier d'or). Une autre hypothèse pourrait suggerer que ces personnages féminins seraient des Walkyries, égéries des champs de batailles de la mythologie scandinave/germanique, venant recueillir les âmes des valureux guerriers morts au combat pour les emporter au Walhalla. Cette hypothèse peut se concevoir, puisque Buissière a réalisé quelques photos montages représentant ces divinités. Ce peintre symboliste français s'est interessé aux oeuvres de Wagner, ce qui explique son goût pour la mythologie germano-scandinave.