Cruel châtiment
09 nov. 2010LUMINAIS Evariste Vital (1822-1896), La mort de Chramm, 1879, H/T, 2x1,5m, Brest , MBA, n°200-6-1
Voici un tableau bien étrange illustrant une fois de plus l'histoire française du haut Moyen Âge. Dans la perpétuelle tragédie de la famille royale mérovingienne, voici venir la fin de Chramm, un des fis de Clotaire Ier. Après plusieurs rebellions contre son père, le prince insoumis fut condamné à mort. Apprenant la nouvelle, Chramm s'enfuit, mais revient sur ses pas pour mettre en sécurité sa femme et ses filles. Ils sont finalement capturés vers 560. Le supplice de Chramm est assez étrange puisqu'il a été ligoté sur un banc et étranglé avec un mouchoir que l'on distingue sur son bras gauche. Son épée est brisée à côté de lui, symbolisant sa défaite. Sa femme et ses filles devant le suivre dans la mort, la famille est enfermée dans une masure isolée à laquelle on met le feu. La femme et la plus âgée des filles sont attachées à un large poteau. Elles ne peuvent que constater, horrifiées, le feu qui se rapproche toujours plus. La seconde fille trop jeune, terrorisée ne peut rien faire que se blottir contre son aînée.
La force de ce tableau tient dans le contraste du corps livide, sombre et inerte de Chramm et celui de son épouse lumineuse et en torsion.
Les petits détails, tels que l'épée, les motifs des vêtements et les quelques morceaux d'architectures, la terre battue de la masure, les ustensiles de l'arrière plan ..., que l'on distingue sont réalistes. Cela s'explique par le fait que Luminais, féru d'histoire, étudiait de nombreuses revues archéologiques.