Pour se rafraîchir en cette chaude saison, rien de tel qu’une petite exposition. Si en plus le sujet a trait à la neige, c’est le duo gagnant garanti ! 
C’est ainsi que je me suis rendue au Musée Guimet admirer l’exposition Fuji Pays de neige qui se tient jusqu’au 12 octobre 2020. 

Au fil des 70 œuvres exposées, dont une très grande majorité d’estampes, se dévoile le Mont Fuji, véritable icône du pays du soleil levant, mais également des recherches chromatiques toujours plus poussées. 

Le Fuji, un cône devenu icône

Plus haut volcan de l’archipel nippon, le mont Fuji est également une montagne sacrée, véritable lieu de pèlerinage où se trouvent de nombreux temples. Le mont Fuji, longtemps interdit aux femmes, nous est heureusement accessible depuis le début de l’ère Meiji. 

Imposant par sa taille, son cône presque parfait était visible de loin dans un Japon de l’ère d’Edo exempt de toute pollution atmosphérique. Ainsi, que ce soit par la perfection de sa forme ou son omniprésence dans les paysages, il a fasciné de nombreux artistes trouvant sa place dans différents types d’œuvres. 


Parfois sujet principal, parfois simple élément de décor, il participe souvent par sa forme à la structuration du dessin. Il devient même une icône représentée en dessin sur un écran ou un kimono.

Recherches chromatiques et obsession du blanc

Couvert de neiges éternelles et changeant au fil des saisons, le mont Fuji est également devenu un sujet majeur dans la recherche chromatique des artistes nippons. 


Dans sa célèbre série les 36 vues du mont Fuji, Hokusai s’est évertué à représenter les effets d’atmosphère bien avant les impressionnistes Monet et Sisley. 
De même, par la blancheur immaculée de ses pentes, il a inspiré les artistes dans une recherche d’épure colorée, allant jusqu’à laisser le papier en réserve. 


Parallèlement, le Japon de l’ère d’Edo, pourtant fortement replié sur lui-même, était friand du bleu de Prusse qu’il importait en grande quantité. En effet, cette couleur permet d’obtenir des bleus intenses, mais également des dégradés de bleus d’une grande subtilité. 

Profitant du grand espace d’exposition du sous-sol, les estampes et quelques objets qui les accompagnent bénéficient d’un scénographie aérée et très lisible, idéale en cette période de pandémie où chacun doit faire attention aux distances de sécurité avec ses voisins. L’exposition se conclut sur une vidéo explicative sur la technique de l’estampe.

La présentation, qui s’articule autour du Fuji et de la neige, offre un panorama des plus intéressants sur l’estampe et ses grands maîtres, de son âge d’or à l’époque d’Edo jusqu’à la première moitié du XXe siècle, montrant les évolutions et les permanences d’un art si singulier qui a profondément influencé l’art occidental dès la fin du XIXe siècle. 

Visuels :(C) Katatsumuri No Yume

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