La porcelaine à Bordeaux de 1787 à 1790, un ouvrage décevant
12 déc. 2018Le sujet semblait beau, une éphémère fabrique de porcelaine de grande qualité dans la région bordelaise à l’orée de la Révolution française. Voilà ce que promettait l’essai de Madame du Pasquier tout juste sorti des presses de l'éditeur Somogy.
Hélas, le fond ne rejoint pas la forme. Le petit ouvrage de moins de cent pages est richement illustré en couleurs avec même des exclusivités découvertes dans une collection particulière, mais le fond porte moins sur la production de céramiques que sur le contexte politique et culturel. En soi, ce n'est pas gênant, mais le contenu en lui même s’avère d’une incroyable complaisance envers une “ville des lumières” “pionnière dans la Révolution Française” qui a bâti sa fortune sur la traite négrière, expliquez-moi où se trouve l’humanisme des élites bordelaises...
La première partie de l'ouvrage est donc consacrée à la description de “la plus belle ville de France” rien de moins (c'est le nom d'un chapitre). Toutes ses qualités sont énumérées, sa splendide architecture classique, ses esprits brillants et aimables, sans aucun recul, à grands coups de citations de voyageurs d’époque. J’ai été un peu étonnée par ce manque de recul et cette suffisance béate d’une bordelaise pour sa ville. En effet, l’autrice, ancienne conservatrice en chef du Musée des beaux arts de Bordeaux, où elle a fait toute sa carrière, n’applique ici sa rigueur scientifique que pour faire arétalogie de sa ville. Le texte, une fois débarrassé de toutes ses scories complaisantes, s'avère finalement plus un texte d’histoire et une biographie de Vergniaud qu’une réelle étude sur la porcelaine bordelaise de la fin du XVIIIe siècle. De la part d’une ancienne conservatrice, l’on s’attendait à mieux qu’un texte de midinette sur sa ville et ses habitants. Il reste les belles illustrations et l’on apprend tout de même quelques petites choses sur cette éphémère production, mais finalement assez peu sur le sujet évoqué par le titre.
Le prix avancé est aussi un peu élevé pour un essai, mais la qualité des illustrations explique peut-être cela (tout du moins espérons que c’en soit la raison).
SOMMAIRE
Préface
« Bordeaux est, sans contredit la plus belle ville de France »
Une ville des Lumières
Singularité des arts
Porcelaine et faïence fine détrônent la faïence stannifère
Apparition de la porcelaine à Bordeaux
La manufacture des Terres de Bordes en Paludate
Arrivée de Michel Vanier à Bordeaux
L’avocat et la porcelaine
« Il y a du zèle et de l’ordre dans la manufacture… »
« … on y fait de la porcelaine magnifique »
A l’usage de « la douceur de vivre »
La franc-maçonnerie est passée par là…
De l’or et des fleurs
1788, la Révolution en marche
Célébration du 14 juillet
« Tout le monde a la cocarde ; il est même imprudent de ne pas en avoir… »
Glossaire
Bibliographie
Auteur(s) : Jacqueline du Pasquier, Pasquier, historienne de l’art et conservateur en chef honoraire du Patrimoine, responsable durant de nombreuses années du musée des Arts décoratifs de Bordeaux qu’elle a réaménagé entre 1981 et 1984.
Date de parution : 31/10/2018
Prix : 35,00 €
Disponible
Reliure : Brochée avec rabats
Pages : 176
Illustrations : 150
Format : 22 x 28 cm
Langue(s) : Français
EAN : 9782757214152
Editeur(s) : Somogy éditions d'Art
Porcelaine à Bordeaux 1787-1790 | Somogy éditions d'Art
À la veille de la Révolution, à Bordeaux, riche cité atlantique et marchande, où soufflent depuis quelques années les idées généreuses de la franc-maçonnerie, on assiste à la naissance d...
http://www.somogy.fr/livre/porcelaine-a-bordeaux-1787-1790?ean=9782757214152