[Annecy 2018] Tito et les oiseaux : un film familial mitigé
15 juin 2018Avec comme pays invité le Brésil, le festival d'Annecy 2018 propose en sélection Tito et les oiseaux du trio Gustavo Steinberg, Gabriel Matioli Yazbek Bitar et André Catoto Dias. Ce long métrage au synopsis prometteur sombre quelque peu avec une réalisation laborieuse et un graphisme singulier auquel il faut adhérer.
Des idées originales
Tito est un petit garçon de 10 ans dont le plus grand rêve est de suivre les traces de son inventeur de père et de construire une machine capable de communiquer avec les oiseaux, et plus particulièrement les pigeons des rues ! Sont projet prend une nouvelle tournure quand une étrange maladie se répend en ville, basée sur la peur.
Si le scénario est relativement original, les graphismes le sont tout autant avec des animations parfois mêlées d'effets de peinture. Ce parti-pris graphique est pourtant loin de la magnificence de Loving Van Gogh injustement négligé en salle. L'ensemble est sombre, les dessins paraissent inaboutis et la partie peinture sert surtout de transition un peu grossière entre les plans.
Un message fort ?
Tito et les oiseaux délivre plusieurs messages. En premier lieu, une critique sociale sur la peur qui se diffuse dans la société, attisée par les médias et les profiteurs. Cette peur paralyse les êtres jusqu'à les rendre, ici, inopérants. Les adultes, plus sensibles aux messages médiatiques, sont plus rapidement touchés que les enfants, en apparence insouciants.
Le choix des pigeons de rue est ... surprenant. Je ne suis absolument pas fan de ces rats volants, mais il s'agit visiblement de revaloriser des animaux du quotidien souvent méprisés et rejetés. Ici, l'on voit un message contre l'exclusion sociale et une volonté d'aller au delà des apparences (enfin je crois).
Mais !!!
Malgré tout, je n'ai pas réussi à rentrer dans le film, je me suis même endormie à un moment. Les graphismes comme l'intrigue m'ont rebutée. J'ai eu l'impression que ce film était en compétition pour faire plaisir à la délégation brésilienne. La grande salle de Bonlieu était d'ailleurs pleine de ressortissants brésiliens venus soutenir la grande production nationale, ce qui est tout à leur honneur. J'ai trouvé l'intrigue un peu simpliste, surtout à la fin, et je reste persuadée qu'il aurait été possible de choisir d'autres oiseaux pour donner une dimension plus exotique et raffinée que des pigeons de rue.
S'il fallait résumer le film Tito et les oiseaux, je dirai que, malgré quelques bonnes intentions, le film manque clairement de raffinement. Je suis certaine que le Brésil va nous réserver quelques belles surprises une fois qu'il aura appris de ses erreurs.