Vive le roi!!! en 774...
06 août 2011JACQUAND Claude dit Claudius Jacquand (1803-1878), Charlemagne couronné roi d'Italie à Milan en 774, 1837, H/T, 0,67x1,06m, Versailles, n°MV9
Quand on parle du couronnement de Charlemagne, le plus souvent, on pense au couronnement impérial de noël 800. Cependant, avant d'être empereur, il a été roi de plusieurs pays dont la partie lombarde de l'Italie.
Peu après l'arrivée au pouvoir de Didier (v.710-757-ap 774), les Lombards et les Francs de Pépin le Bref s'étaient déjà affrontés, Pépin repoussant les Lombards hors des états du pape. Vers 770, Didier donne sa fille Désirée ou Desiderada en mariage à Charlemagne pour s'en faire un puissant allié. Cependant, moins d'un an plus tard, Charlemagne la répudie officiellement pour cause de stérilité (en moins d'un an!!. On peut peut-être y voir une raison politique, cet encombrant beau père étant régulièrement en conflict avec le pape, pape que Charlemagne a juré de défendre, encore enfant, dès 754 lors de son association au trône pendant le second sacre de Pépin.
Revenons à la "Campagne de Lombardie". Après avoir traversé les Alpes (sujet assez prisé par les artistes), Charlemagne défait Didier roi des lombards, l'enferme dans un monastère et s'empare de sa couronne.
La scène représentée ici se situe lors de la cérémonie de couronnement. Charlemagne est agenouillé de trois quart face au centre du tableau. Le pape Adrien Ier tient la couronne au dessus de la tête du souverain. Derrière Charlemagne, on peut voir sa jeune épouse Hildegarde de Vintzgau (758-30 avril 783) qui, même enceinte, l'accompagnait en campagne. Lors de la campagne d'Italie, elle donna naissance à Adelaïde qui mourut peu après. Pour accentuer l'effet dramaturgique et attirer le regard, le peintre les a baigné d'une lumière intense.
Après les chancels (?) de marbre entourant l'autel, des gardes francs séparent le couple royal et les officiants du peuple venu en grand nombre.
La scène est vue, semble-t-il, à partir du bras sud du transept. L'église est richement décorée de fresques multicolores, de chapiteaux corinthiens, de médaillons, de tentures, etc...
D'un point de vue plus formel, l'un des anachronismes les plus visibles concerne les costumes (vêtements, bijoux et armements), comme souvent en ce début de XIXe siècle...