C -control, quand l'argent ne fait pas le bonheur, mais alors vraiment pas...
07 juil. 2011
"-Tu veux de l'argent? Tu n'as rien à échanger, vraiment? Réfléchis encore un peu...
-Ton âme!? Noooon c'est un peu vieux jeux, mais ton futur... c'est une autre affaire. Imagine ton avenir comme un capital, à chaque fois que ton futur s'améliore, ton capital augmente, mais attention, le contraire est vrai aussi. Pour t'aider dans ton entreprise, voici Mashu ton asset. Cette charmante jeune fille représente ton futur et lors des combats, elle te sera entièrement dévouée. Quoi les combats, je ne t'en ai pas déjà parlé, ne t'inquiète pas on verra en temps et en heure... et bienvenu à la Banque Midas"
C'est ainsi que Yoga Kimimaro, étudiant en économie sans le sous et sans ambitions voit son monde basculer.
Un peu obscure et conventionelle voire longuette au début, une fois que l'intrigue décolle ça ne s'arrête plus. Tout se passe vite, le temps "perdu" dans les premiers épisodes est rattrappé au prix d'éllipses (généralement des combats, ce qui peut frustrer certains spectateurs, bien que je pense que ce ne soit pas le propos principal de l'anime) et de rebondissements en casquade.Cette petite série regorge de trouvailles, de retournements de situations et ,à sa manière, d'humour et de poésie. C'est une série résolument complexe, où se croisent notre rapport à l'argent, les interrogations sur l'avenir, les conséquences de ses actes sur son futur et son entourage ... le tout, entrecoupé de combats brefs mais impressionnants. Le principe de ces combats est assez simple théoriquement : chaque semaine, deux "entrepreneurs", comprenez possesseurs de carte de la banque Midas, s'opposent en duel assistés de leur asset. L'asset posséde plusieurs attaques (micro, mezzo et macro) dont la puissance dépend de la somme qu'y investit le possesseur de l'asset. Les entrepreneurs peuvent également attaquer avec des directs (image ci-dessous) dont la longueur dépend du capital. Enfin, chaque coup reçu coûte de l'argent. Le combat dure 666 secondes et celui qui à le plus de capital (même une infime différence) gagne, il peut alors prendre tout ou parti des actifs du perdant, entrainant des effets négatifs pour lui et son entourage. Si le perdant perd tous ses actifs, il est "bankrupt", perd son asset donc toutes ses perspectives de futur et est chassé du quartier des finances à tout jamais.
Deux petits mots sur ce quartier, c'est une ville parallèle dont la taille dépend de l'économie du pays. Les entrepreneurs s'y retrouvent pour combattre, discuter, s'allier... c'est seulement dans ce monde que les assets se matérialisent.
Le scénario souffre toutefois du manque d'évolution des personnages qui semblent éviter que se remettre en cause (je sais, c'est bizarre de dire ça de personnages d'animé, mais c'est l'impression que ça m'a laissé).
Les 11 épisodes produits par le studio Tatsunoko Production puis diffusés en suimulcast par wakanim.TV bouclent donc proprement l'histoire bien que quelques questions restent en suspens.
Côté animation, rien à redire. Le tout est soigné, fluide, la 3D n'est pas mal, le charac des assets est très intéressant et souvent très réussi, pour les autres personnages c'est classique mais sympa. Le quartier des finances est particulièrement réussi et l'on saluera le soin apporté aux détails de l'environnement sur de nombreux plans. Il est aussi bon de souligner que les langues sont respectées : japonais pour les principaux protagonistes (vu que l'action se déroule au Japon), l'anglais pour le FMI, ...
La série souffre donc de petits défauts, mais est, dans l'ensemble, une bonne surprise, surtout pour son thème original et complexe et il serait dommage de passer à côté. Cette série trouve également une résonnance certaine avec la conjoncture actuelle.