Nouvelle comédie française à paraître sur les écrans des salles obscures le 2 avril, Le Routard de Philippe Mechelen est à la fois drôle et légèrement piquant.

Yann Tatin (Hakim Jemili, déjà vu dans Chasse gardée, Docteur ? ou Validé) est un jeune intérimaire qui rêve de grands espaces et d’aventures. Aussi, quand il apprend que LE Routard recrute un nouveau rédacteur, Yann fait tout pour être embauché. Mais lorsqu’il décroche le Graal, à savoir sa première mission, le travail de ses rêves lui réserve quelques surprises.

Un travail de rêve

Au premier abord, testeur pour le Guide du Routard a tout du job de rêve : voyager dans le monde entier, manger et dormir gratuitement, même dans des palaces. Cependant, il y a deux points à ne pas négliger : le premier concerne la cadence. Pour Yann, il faut tester 40 adresses et activités en 5 jours sans se faire repérer. En plus de tester, il faut faire un compte rendu chaque soir. Second point, conserver son anonymat et faire preuve d’éthique (la même que pour un journaliste, c’est à dire ne pas profiter indûment de son statut). En effet, le Routard, véritable bible des touristes français, est l’assurance pour qui y figure de voir grimper son chiffre d'affaires et sa renommée. Aussi, le statut d’inspecteur pour le guide peut offrir de nombreux avantages pour un pique-assiette.

Sortir de sa zone de confort

Cependant, inspecteur du guide implique aussi de sortir de sa zone de confort, aller vers l’inconnu, rencontrer des personnes parfois étranges, manger des plats exotiques. Pour Yann, la tâche s’avère plus difficile que prévue avec ce rythme effréné, une communication pas toujours fluide avec les habitants, ainsi que survivre à la conduite sportive du taxi. D’autant que Yann reçoit en permanence des appels de son nouveau chef pour le booster et lui rappeler ses objectifs.

A cela s’ajoute une affaire de trafic international d'œuvres patrimoniales qui vient télescoper ce voyage initiatique. Autant dire que, pour Yann, le baptême du feu n’est pas de tout repos. Heureusement qu’il a du ressort, de la chance et un peu de culot.

Ambiance de carte postale et clichés

Le film met l’accent sur les points d’intérêt de la ville de Marrakech. Ancienne ville impériale du Maroc, la ville fondée il y a plus de 1000 ans possède un riche patrimoine bâti historique (palais, mosquée, souk, etc.) dont certains sont inscrits au titre du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Si les lieux sont un ravissement pour les yeux, les clichés ne sont pas en reste avec des expatriés français bien assaisonnés : des exilés fiscaux en quête de rédemption (et se cacher du fisc français), l’animateur de centre de vacances un peu désabusé. Du côté des habitants de la ville, certains clichés sont joliment avancés au profit de gags gentillets.

Le Routard bénéfice d’une photographie ensoleillée et colorée qui fait du bien en cette saison grise. Le rythme est soutenu avec des courses poursuites et des gags qui s'enchaînent. Le dépaysement dure environ 1h30.

A titre personnel, je ne suis pas certaine de vouloir aller en vacances à Marrakech si elles sont aussi peu reposantes, mais je reconnais le charme de la ville et ses nombreux atouts. Le film est bienveillant avec des personnages principaux attachants. Il faut saluer la performance de feu Michel Blanc en grand vilain et de Christian Clavier en patron globe trotter. Le film est également un bel hommage au Guide du routard, véritable icône des voyages pour les touristes français. Avouez, vous aussi vous en avez dans votre bibliothèque !

Date de sortie : 2 avril 2025 (France)
Réalisateur : Philippe Mechelen
Société de production : Studiocanal

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