Conclave : Habemus papam le 4 décembre au cinéma
02 déc. 2024Adapté du livre éponyme de Robert Harris, Conclave du réalisateur Edward Berger arrive dans les salles obscures françaises le 4 décembre. L’occasion de découvrir un véritable thriller ecclésiastique sous forme de huis-clos dans le monde feutré mais parfois calculateur des serviteurs de Dieu.
/image%2F0556857%2F20250301%2Fob_11d30a_conclave.jpg)
Alors que le saint-Père est soudainement décédé, il revient au doyen des évêques, père Lawrence (Ralph Fiennes) d’organiser le conclave qui élira son successeur. Mais entre manœuvres, surprises et révélations fracassantes, Lawrence, qui aspire à la spiritualité, doit naviguer avec habileté dans ces préoccupations et ces jeux de pouvoir très terre à terre.
Une peine immense
La disparition du Saint-Père cause un grand chagrin à son entourage, d’autant que le décès est soudain et que l’ancien pape était en train de régler des affaires peu agréables. Le père Lawrence, doyen des cardinaux, était particulièrement proche du pape et se confiait régulièrement à lui sur ses doutes et ses tracas. Plus que la perte d’un chef bienveillant et à l’écoute, c’est un véritable ami pétri de sagesse qui disparaît.
Les tourments de l’âme humaine
L’organisation du conclave met à jour les tourments de l’âme humaine entre les ambitieux, les passionnés, les calculateurs. Corruption et concupiscence ne sont pas absentes et les manœuvres se multiplient entre les candidats. Les espoirs se font et se défont aussi rapidement qu’un battement d’aile de colombe. Lawrence, qui n’aspire qu’à la retraite spirituelle, se retrouve à découvrir les facettes inavouables de ses confrères qui comptent pourtant parmi les plus hauts dignitaires de l’Église catholique.
Une véritable enquête
Dans ce milieu clos, les questions fusent : le pape est-il réellement décédé de cause naturelle ; qui manipule qui et dans quel but ; quelles ont été les dernières actions du pape et qu’avait-il découvert avant son trépas qui puisse causer de sévères remous dans l’institution ?
Lawrence, aidé de son humanité et de sa sagesse, doit dénouer les fils de l’écheveau pour comprendre les enjeux de cette situation complexe tout en conservant une forme de neutralité et une morale intacte.
Le film est à la fois grandiose et froid avec ses décors tantôt intimistes et austères des chambres des cardinaux, tantôt flamboyants pour les palais et églises richement décorés. Les acteurs portent très bien leur rôle et oscillent entre la retenue de la fonction et les fracas des passions humaines.
Sujet original que celui d’une enquête au cœur du huis-clos de l’élection du nouveau pape. La stratégie politique est très bien représentée et montre combien l'Église catholique est traversée de courants de pensées contraires entre les réformateurs et les conservateurs. Le film montre combien les cardinaux sont avant tout des humains et comme, malgré leur foi, ils sont toujours tentés et sujets aux péchés capitaux (orgueil, avidité, luxure, etc.). Dans cet ensemble mouvant et indécis, Lawrence fait figure de phare par son sens moral. Le twist final est aussi surprenant que savoureux, mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise si vous n’avez pas lu le livre.