Ce mois-ci, les éditions soleil manga rééditent Dorohedoro de Q-Hayashida dans une jolie Chaos édition grand format. Une bonne occasion de (re)découvrir l’œuvre déjantée qui a fait connaître l’autrice au style si singulier.

Hole est une ville où il ne fait pas bon vivre à cause des expérimentations des mages sur les habitants. Caïman, un grand gaillard amnésique à tête de reptile recherche sans relâche la mage à l’origine de son état pour faire disparaître la malédiction et lui rendre forme humaine. Il est aidé par son amie Nikaidô, une jeune femme au tempérament bien trempé qui s’avère être aussi bonne combattante que cuisinière de gyoza. Mais bientôt un duo de mages redoutables part à leur recherche.

Des mages et des hommes

A Hole, ville crasseuse, les humains tentent tant bien que mal de vivre leur vie. Mais c’est sans compter sur les mages qui exercent leur magie redoutable sur les pauvres habitants réduits à de simples sujets d’expérimentations et qui subissent les effets secondaires des magies sans pouvoir faire grand-chose. De plus, la fumée magique des mages pollue l’air de la ville et cause des phénomènes pour le moins gênants, allant des pluies à l’attaque de zombies. De nombreuses victimes voient leur vie compromise tandis que les mages semblent s’amuser de la situation et ne leur accordent aucune attention. Si la majorité des habitants est résignée, Caïman lui est bien décidé à récupérer son vrai visage et ses souvenirs et, pour ce faire, pas le choix, il faut occire le mage responsable (ou au moins le convaincre de lever son maléfice).

Pas le temps de lézarder

Caïman et Nikaidô sont très occupés à dézinguer du mage. Pourtant, ils trouvent également le temps d’enquêter dans d’autres quartiers de la ville et de travailler. Caïman est assistant dans la clinique où sont transportées les victimes des sorts des mages et Nikaidô tient un petit restaurant de gyoza et jouit d’une certaine réputation de cuisinière dans le quartier quand Caïman ne mange pas toute sa production.

Sous le masque

Les mages sont généralement identifiables par les masques qu’ils portent. Ils produisent une fumée magique en quantité variable qui détermine leur rang dans la société magique. Ils se déplacent généralement par paire et ouvrent des portes entre les deux mondes pour expérimenter leurs sorts. Ceux-ci sont variés et vont de la métamorphose au renforcement musculaire en passant par les soins.

Graphiquement, la pâte de Q-Hayashida est bien présente. Ambiance glauque et trash, sens du détail et les proportions massives ou, au contraire, fluettes de ses protagonistes. L’imagination de la mangaka semble sans limite pour dépeindre un monde désespéré et violent.

Avec une amélioration graphique par rapport à l’édition de 2003, cette chaos édition offre une belle occasion de découvrir cette série déjà culte, adaptée en anime. C’est aussi une bonne introduction à l’univers de cette artiste qui manie comme personne l’humour noir et le rythme de l’histoire, comme l’illustre sa nouvelle série Dai Dark, également chez Soleil manga.

Ps : j’évoque Q-Hayashida et son travail impressionnant dans mon livre Culture Seinen sorti en octobre dernier chez Abysse Publishing et j’espère bien avoir l’occasion d’en parler plus longuement dans un prochain projet éditorial.

    Titre VO : ドロヘドロ
    Titre traduit : Dorohedoro
    Dessin : Q HAYASHIDA
    Scénario : Q HAYASHIDA
    Traducteur : CHOLLET Sylvain
    Editeur VF : Soleil
    Collection : Seinen
    Type : Seinen
    Genre : Fantastique, Suspense
    Date de publication : 22 Janvier 2025
    Illustration : 312 pages n&b + couleurs
    Origine : Japon - 2002
    Age conseillé : 14+
    Prix public : 19.99 €

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