Jardin Zen : Solitude et devoir social ? Le 29 janvier au cinéma
29 janv. 2025C’est le 29 janvier que sort en salle Jardin Zen de Naoko Ogigami, un film intimiste autour d’une femme ébranlée par le retour de son époux longtemps disparu. L’occasion d’explorer la fragilité d’une femme solitaire aux prises avec les vagues de la vie.
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Yoriko (Mariko Tsutsui : L'Infirmière) est une épouse et une mère comblée, mais le jour du 11 mars 2011, sa vie bascule. Après l’annonce de la catastrophe qui touche la côte Est du Japon, son époux, pourtant aucunement victime, disparaît sans laisser de traces, la laissant seule pour s’occuper de leur fils adolescent et de son beau-père grabataire. Des années plus tard, Yoriko a trouvé un nouvel équilibre de vie et est une fervente croyante de la secte de l’eau verte qui prône le renoncement. C’est alors que sa vie bien rangée se retrouve chamboulée quand son époux reparaît devant elle et lui annonce qu’atteint d’un cancer, il veut passer ses derniers instants en famille. Yoriko est furieuse mais accepte.
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Une femme en quête de sens
Yoriko est une femme qui a perdu tous ses repères le jour de la disparition inexpliquée de son époux. Après plusieurs épreuves et le poids social du regard de ses voisins, elle parvient à un nouvel équilibre via une secte religieuse comme il en existe tant. Cette secte, en apparence bienveillante et empathique, prône le détachement et le renoncement (surtout financier). Elle y trouve un certain réconfort auprès des autres membres également dans la difficulté. Ce qui lui permet à la fois de se valoriser et de tenter de canaliser ses frustrations par une purification intensive à base d’eau sacrée. Pour peu, on lui vendrait l’eau du bain du grand maître.
Pétrie d'insatisfactions, sa vie quotidienne à l’apparence bien rangée est pourtant une source inépuisable de soucis pour elle.
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Retisser des liens
Le retour de son époux est comme une onde de choc. La colère, l’incompréhension et la déception enfouies depuis des années refont surface. La pression sociale et un certain sens du devoir l’obligent à accueillir son époux défaillant, mais elle lui fait bien comprendre qu’il n’est plus à sa place ici, surtout qu’il reprend vite des mauvaises habitudes d’époux japonais.
Le retour du père malade est aussi l’occasion de retisser des liens avec son fils devenu grand, tout aussi incrédule. Celui-ci en profite pour présenter sa compagne sourde et plus âgée qui n’est pas au goût de sa mère.
Enfin, l'épouse se rapproche également d’une de ses collègues de travail au caractère bien trempé mais qui cache aussi les blessures de son passé.
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Un nouveau départ
La confrontation inévitable et l’ascendant qu’elle parvient à prendre, d’une certaine manière, sur son époux prodigue permet également quelques scènes savoureuses de confrontation où les torts et névroses de chacun sont exposés. Elle se retrouve également confrontée aux autres personnes de son entourage et enlève peu à peu ses œillères jusqu’à affronter ses problèmes profonds et sortir du paraître.
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Film de femme sur une femme, Jardin Zen évoque les affres de l’absence, et surtout les blessures de l’incompréhension. Mais aussi la force et la résilience une fois que l’héroïne ose affronter petit à petit ce qui la trouble et la fragilise, ce qui grignote sa confiance en elle et finalement son humanité au point de la rendre aigrie. Le jardin zen évoque par ces motifs des mondes qui n’existent pas et matérialise l’absence. Austère en apparence, il révèle une grande richesse de sens à qui sait les observer. Je trouve que ce titre est particulièrement bien trouvé pour ce film qui est un véritable cheminement intérieur à l'image de La Mélancolie ou Dans un Jardin que l'on croirait éternel.
02 heures 00 minutes
Acteurs : Hayato Isomura, Mariko Tsutsui, Noriko Eguchi, Tsuyoshi Muro
Réalisateur : Naoko Ogigami
Genre : Comédie
Sortie : 29/01/2025
Langue : Japonais