Avec Comme un lundi, Ryo Takebayasi nous entraîne dans un huis-clos anxiogène et drôle au cœur d'une petite entreprise de publicité japonaise où Yosikawa et ses collègues traversent une période difficile.

Yoshikawa est une jeune femme brillante et travailleuse qui évolue dans une petite entreprise japonaise. Sous pression constante, elle et ses collègues s’aperçoivent pourtant qu’ils sont coincés dans une boucle temporelle. Ils tentent alors de nombreuses actions, parfois loufoques, pour sortir de ce cycle infernal.

L'aliénation par le travail

S’il y a bien quelque chose qui transpire du film, c’est la dévotion des employés japonais à leur travail. Les six employés de l’entreprise de publicité se donnent corps et âme pour leur travail, n’hésitant pas à dormir sur place pour respecter les délais imposés par leurs clients.
A ce titre, les employés, Yoshikawa en tête ,n'arrivent pas à concilier vie privée et vie professionnelle jusqu’à mettre son couple en péril.
Il est aussi frappant de voir l’importance de la hiérarchie qu’il faut respecter jusqu’à l’absurde.

Esprit de corps et individualisme

Ce qui est en revanche impressionnant, c’est l’esprit d’équipe dont fait preuve chaque membre du groupe. Ils mettent tous leurs efforts en commun pour accomplir leur but et prennent soin des uns et des autres. C’est aussi l'occasion d’en apprendre plus sur la vie et les passions de ses collègues, ce qui est impossible quand on a la tête dans le guidon en permanence. Et si le patron semble un peu fantasque et déconnecté, il n’en demeure pas moins très attaché à son équipe et sait les protéger quand il le faut. Pourtant, certains membres plus discrets sont un temps mis à l’écart avant de se révéler indispensables.

Mais, certains membres font également preuve d’individualisme pour accomplir leurs propres objectifs à certains moments, quitte à mettre en péril le but commun.

L’importance de ses rêves

Comme un lundi montre aussi l'importance des rêves et le besoin vital de les réaliser. C’est un véritable moteur de la progression de certains personnages. Pourtant, il ne faut pas tout lui sacrifier car certains rêves sont parfois des miroirs aux alouettes.

La musique du générique est un peu spéciale mais colle parfaitement à l’intrigue et reste longtemps dans la tête.

Comme un lundi est une comédie où l'on découvre l'aliénation des japonais obnubilés  par leur travail, la place subalterne qu'y tient la femme malgré ses compétences et l'attitude farfelue et dépassée de leur chef. Les employés s'aperçoivent qu'ils sont en fait coincés dans une boucle temporelle. Ils essayent de s'en sortir en cherchant la cause de ce jour sans fin, ce qui donne une comédie rafraîchissante et hilarante qui rend ces jeunes gens attachants. J’apprécie tout particulièrement que le rôle principal soit tenu par une jeune femme ambitieuse mais qui sait également écouter. L’ensemble des acteurs campent bien leur rôle, un peu caricatural mais bien trouvé. Ce long métrage, mu par un mécanisme connu mais bien rodé de running gag, est une bonne pioche. Dans la salle de projections, les rires étaient nombreux et réguliers.

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