En salle à partir du 21 février, Les Derniers Hommes de David Oelhoffen montre un film de guerre à la fois viril et profondément humain.

9 mars 1945, alerte générale dans le camp de convalescence de la légion étrangère situé en Indochine (zone du Laos actuel). Les japonais ont lancé une attaque sur les troupes françaises. Tout le monde doit évacuer d’urgence par la Chine. 19 légionnaires retirés du service actif pour cause de maladies tropicales, de blessures ou de traumatismes s’élancent dans la jungle tropicale pour un périple de 300 km alors qu'ils sont poursuivis par une colonne ennemie.
 

Les derniers feux de la guerre

Alors que l’Empire Japonais perd du terrain dans tout le Sud Est asiatique face aux avancées des troupes alliées (surtout des USA), les militaires de l’Empire du soleil levant décident de chasser les troupes françaises d’Indochine à la fin de l’hiver 1945. Pris par surprise, les militaires français décident d’une évacuation générale de leurs troupes via une base située en Chine. Sans aucune préparation, avec des moyens limités et sans aide extérieure, les soldats doivent rejoindre au plus vite les bases arrière.

Cependant, il ne faut pas voir Les Derniers Hommes comme un film de guerre. Ici, la guerre est un contexte qui exacerbe les tensions, les peurs et les folies. Elle impose une pression permanente, un danger indicible qui empoisonne les esprits mais qui renforce aussi les amitiés. Les affrontements sont inévitables et apportent du rythme, mais ils ne sont pas le cœur du propos.

En milieu hostile

Plus que la guerre, ce qui est hostile, c’est l’environnement. Dans cette jungle épaisse, les dangers sont multiples : animaux sauvages, maladie, terrains accidentés. Ces hommes, déjà très fragiles tant physiquement que mentalement, doivent dépasser sans cesse leurs limites, rester vigilants et fuir toujours plus avant avec des ressources plus que limitées en armes, vivres et médicaments.

Chaque chemin, chaque cours d’eau sont le lieu potentiel d’une rencontre funeste.

Cependant, les légionnaires font corps et affrontent leur destin ensemble malgré les dissensions intérieures, les jours et les semaines qui s’égrènent et la raison qui se perd.

L'ennemi intérieur ?

Si l’ennemi japonais est clairement identifié, toujours présent, toujours dangereux, le plus difficile pour ces 19 hommes isolés, issus de nationalités différentes, au passé souvent trouble et douloureux, est de rester unis. Un véritable esprit de camaraderie émane d’eux, ainsi qu’un courage impressionnant. La légion est leur famille, mais, comme toujours, les fortes têtes sont présentes pour remettre en cause l’autorité déjà vacillante. La peur et la maladie finissent d’user les corps et les esprits et nul ne sait combien arriveront à destination. Le plus grand danger pour cette colonne est bien interne, et c’est là que le film trouve toute son humanité, aussi sombre que lumineuse. Pas une seule femme au casting, mais ce n’est étonnamment pas dérangeant. Leur présence à cette époque et dans ce contexte serait plus étrange qu’autre chose.
 

Poisseux et humide, le film retranscrit parfaitement cette ambiance de jungle luxuriante, aussi belle que dangereuse, mais aussi généreuse avec qui sait la connaître et la respecter. Prenant place pendant la saison des pluies, on n’est loin de l’image de carte postale.
 

Les Derniers Hommes est un film sur l’amitié, le devoir et la soif de vivre. Ses héros sont pétris de contradictions tantôt courageux, tantôt couards, tantôt camarades tantôt menaçants. L’espoir est au bout du chemin, mais les embûches nombreuses tout au long des 300 km qu’ils doivent parcourir. C’est un film de guerre, mais clairement antimilitariste tant il montre ses effets délétères. A voir assurément !

Durée 2h
 
Réalisation
David Oelhoffen
Casting
Guido Caprino
Andrzej Chyra
Nuno Lopes
Axel Granberger
Yann Goven
Felix Meyer
Teng Va
Arnaud Churin
Antonio Lopez
Wim Willaert
Francesco Casisa
Aurélien Caeyman
Maxence Perrin
Guillaume Verdier
 
 
 
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