En voilà une bonne surprise ! Arrivé sur Netflix depuis le 18 février 2022, Le Cuphead Show ! saison 1, réalisé par Dave Wasson est une petite douceur nostalgique en 12 épisodes inspirée du jeu vidéo (punitif) Cuphead : Don’t Deal With The Devil sorti sur Xbox One en septembre 2017 et depuis sur les autres consoles. 

Sur les joyeuses et colorées îles Inkman vivent Cuphead et son frère Mugman chez leur Papy Bouilloire. Les deux jeunes tasses anthropomorphes passent leurs journées à essayer d’échapper aux tâches que leur confie leur grand père ce qui les entraîne dans des aventures variées où ils croisent tour à tour des grenouilles bagarreuses, un bébé aux faux-airs de Chucky, un gang de légumes assoiffés et même le diable en personne.

Mugman et Cuphead

Enfants terribles et petite morale

Cuphead le fanfaron et son frère Mugman un brin plus timoré et raisonnable vivent de folles aventures dans un monde coloré et surréaliste. Dans chaque épisode, les deux héros immatures et naïfs apprennent une bonne leçon et sont généralement sauvés par leur lien fraternel puissant et sincère.

Si la série prend quelques libertés avec le scénario du jeu vidéo, différents mondes et antagonistes sont bien présents. Il n’est d’ailleurs nul besoin d’avoir joué à la version vidéoludique pour profiter pleinement de l’ambiance et des blagues dont l’humour de situation est tout à fait consensuel mais efficace. On sent les ennuis venir de loin mais le rythme et les dialogues entrainants bercent le spectateur qui retrouve son âme d’enfant, d’autant que chaque épisode n'excédant pas 14 minutes (générique compris), il n’y a jamais aucune  longueur inutile. Le créateur original du jeu a d’ailleurs travaillé sur cette adaptation.

Hommage aux classiques du genre

Le Cuphead Show ! est une de ces petites douceurs délicieusement rétro. Cette série jeunesse inspirée du fameux jeu vidéo Cuphead reprend l'esthétique délicieusement surannée des dessins animés américains des années 1930 des compagnies Disney et surtout Fleischer Studios (Betty Boop, Popeye, etc.) : grain de l’image, poussières sur le négatif, style d’animation, colorisation à l’aquarelle, ombre portée du celluloïde, jusque dans le générique jazz Ragtime. Le travail  des frères Chad et Jared Moldenhauer à l’origine du concept original est fidèlement repris et légèrement lissé pour faciliter l’animation. Ainsi les contours des personnages sont toujours parfaitement lisses et quelques éléments 3D font une apparition discrète, tout comme quelques effets spéciaux numériques épars ou encore de vrais décors.

Cuphead show -Devil

Plusieurs critiques ont reproché le manque de fil rouge et de cohérence des aventures du duo, mais là encore, je ne suis pas choquée car c’est une pratique courante dans les productions des années 1930 où chaque épisode était indépendant dans son fil narratif. Mais cela va peut-être changer avec les deux prochaines saisons déjà en préparation, portant le nombre total d’épisodes à 36. Du moins pour le moment. De quoi étoffer l’histoire et ses personnages doux dingues.

Du côté du doublage, que ce soit en VO ou en VF, la série n’a pas à rougir avec la présence au casting de la version originale de Tru Valentino, Gary Anthony Williams, Keith Ferguson et, pour la version française, Alexis Tomassian, Christophe Lemoine, Dorothée Pousséo, Patrick Préjean ou encore Jérémy Prévost. Les dialogues sont percutants, parfois caustiques, souvent drôles. Il n’est pas rare qu’un passage chanté de style music hall, composé par le musicien Ego Plum, émaille les différents épisodes. 

Mugman, Cuphead et Papy Boulloire

Légèreté, humour et insouciance sont les maîtres mots de la première saison de la mini-série Le Cuphead show. Mais si vous vous attendez à du trash ou du vulgaire, passez votre chemin, cette série est parfaitement adaptée à un jeune public à partir de 8-10 ans, même si les plus grands y trouvent également leur compte. Pour ma part, j’ai bien accroché tant la série se distingue de la production actuelle et apporte un vent de fraîcheur sans prise de tête. La morale de chaque épisode est très légère et les garnements s’en fichent parfois complètement. En tout cas, j’attends la suite avec une certaine confiance. Bref, une fois encore Netflix a assuré avec son adaptation en animé d’un jeu vidéo.

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