Burn The Witch saison 1 les sorcières mettent le feu !
23 déc. 2020Disponible depuis début octobre sur ADN et Crunchyroll, Burn The Witch, réalisé par le studio Colorido (Le mystère des pingouins, A Whisker Away, Pokémon : Les Ailes du Crépuscules), est l’adaptation en 3 épisodes de la première saison du nouveau manga éponyme créé par Tite Kubo (Bleach). L’on y suit les premières aventures tonitruantes de deux jeunes sorcières chargées de gérer la cohabitation entre les dragons et les humains dans une version alternative de Londres.
La cité de Londres, connue dans le monde entier, coexiste avec une version alternative, Londres Reverse où vivent les humains capables de voir des dragons et les sorciers seuls habilités à les toucher, voire à les combattre. Noel Niihashi (la brune flegmatique) et Ninny Sprangle (la blonde énergique) font partie de la Wind Bing, l’organisation chargée de gérer les interactions de toutes sortes avec les dragons. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la tâche n’est pas de tout repos, surtout avec la présence de Balgo, le pire aimant à problèmes de la ville !
Des hommes et des dragons
Si les humains et les dragons ont longtemps vécu côte à côte, cette situation a brutalement changé quand certains dragons sont devenus dangereux et ont commencé à tuer des humains dans les deux réalités. Car, si les habitants de Londres ne peuvent pas voir les dragons, ceux-ci ont provoqué jusqu’à 72% des décès d’humains. La Wind Bing a alors été créée. Cette organisation recrute et forme de puissants sorciers, seuls capables ET autorisés à s’occuper des dragons.
En effet, si les dragons les plus grands et puissants vivent généralement éloignés des humains, il arrive qu’à leur contact ils développent une certaine forme d’agressivité nourrie par les mauvaises pensées qu’ils captent. Devenus des dragons noirs, ils tentent alors de tuer tous les humains qu’ils rencontrent. Pour cette raison, il est formellement interdit pour un humain sans pouvoir de toucher un dragon ou d’entrer en contact avec lui de quelque manière que ce soit. Tout contrevenant à la règle, s’il est contaminé par les toxines de dragon, devient un “endragonné” Il risque alors une peine de 100 ans de prison, voire l’exécution pure et simple s’il représente en outre une menace.
Les sorciers de la Wind Bing sont donc là pour protéger les humains des dragons, mais également pour veiller sur les dragons qui représentent une ressource non négligeable pour Londres Reverse.
Un duo de choc et de charme
C’est là que Ninny et Noel entrent en piste. Malgré leur caractère et leurs aspirations diamétralement opposés, elles forment une équipe redoutable dans les missions qui leur sont confiées. Si Noel est avant tout intéressée par le salaire reçu pour chaque mission, elle garde la tête froide en toutes circonstances et possède une magie particulièrement puissante. De son côté, Ninny, pourtant la plus âgée des deux, a un caractère explosif pour ne pas dire irascible. Ses emportements reflètent bien son envie de prouver sa valeur et de monter rapidement les échelons pour intégrer l’unité d’élite Saber, les protecteurs de Londres. Elle est pourtant déjà célèbre dans tout Londres comme leader du groupe musical Cecile Die Twice, tourne des publicités et fait la une des magazines.
Noel, par son attitude flegmatique, pour ne pas dire froide, et sa plastique voluptueuse attire pour sa part les regards masculins.
Si Noel et Ninny assurent au niveau des scènes de combat, Balgo apporte le côté humoristique à l’intrigue. Véritable papa-gâteau de Osushi, un petit chien-dragon, il est toujours joyeux et plutôt sentimental. Ses mimiques sont particulièrement caricaturales et il passe un peu pour le ravi de la crèche du coin. Totalement épris de Noel, lui qui rêvait de voir sa petite culotte devient plus sage et respectueux à son contact, du moins en apparence.
Il se fait ainsi rapidement à sa situation d’endragonné tant qu’il peut être à ses côtés. En réalité, lui qui vient de la surface ne semble pas bien comprendre ce que signifie sa nouvelle condition et les risques que cela entraîne. Il est un véritable aimant à dragons et se retrouve régulièrement dans des situations compliquées, obligeant Noel et Ninny à agir avec diligence. Il semble également détenir un pouvoir bien mystérieux.
Plus de questions que de réponses
Burn The Witch est relativement déstabilisant dans sa version animée. Initialement présenté comme un film, il manque un peu de contexte pour satisfaire entièrement les spectateurs et de nombreuses questions restent en suspens. Le titre est pourtant envoûtant et appelle assurément une suite.
Si l’histoire reprend des éléments bien connus comme les sorcières ou les dragons, l’on apprécie la mise en avant de deux héroïnes au caractère et aux capacités développés s’éloignant de certains clichés inhérents au genre shonen. Elles ne sont ni épaulées ni sauvées par un collègue masculin, elles sont même relativement irrévérencieuses (d’aucun dirait badass) et évitent les dialogues et les situations larmoyantes ou nunuches. Si leur plastique et leurs vêtements plaisent assurément au public masculin, l’on observe tout de même une évolution intéressante et des héroïnes qui, si elles ne sont pas totalement nouvelles, sont plus dans les aspirations de notre temps. L’on apprécie également la faible proportion de fan service et que Balgo soit plus respectueux envers Noel que dans le One shot.
La version papier, constituée d’un one shot de 64 pages et d’une première saison de 4 chapitres, bénéficie du magnifique coup de crayon de Tite Kubo. Il fait preuve d’une grande maîtrise graphique. L’on reconnaît bien évidemment sa touche, mais ses planches sont dynamiques à souhait, bien découpées et ses personnages très agréables. Enfin, les dragons présentent des designs variés.
Pour la mini série, la qualité est bluffante tant au niveau de l’animation que des décors et des couleurs et approche aisément le niveau d’un film. C’est un véritable régal pour les yeux et l’on regrette d’autant plus que le one shot pouvant servir de préquelle ne soit que très partiellement intégré. L’on perd de ce côté pas mal d’explications de contextualisation.
Les fans de Bleach reconnaîtront quelques éléments comme la Soul Society mentionnée à plusieurs reprises ou encore la numérotation des sorts de capture des dragons. Mais, pour le moment, les ressemblances s’arrêtent là, donc je me garderai bien de parler de spin-off.
Burn the Witch commence in medias res sans véritable introduction et sans aucun temps mort, ce qui peut perturber quelque peu les spectateurs. De ce point de vue, la lecture du one-shot pourra répondre de manière bienvenue à quelques questions. Tite Kubo présente de nombreux personnages et plante une intrigue pleine de développements potentiellement intéressants. Malgré la quantité d'informations qu’il délivre dans cette première saison, il distille des indices et, à la fin , l’on reste sur sa faim et l’on attend la suite avec d’autant plus d’impatience. Vous l’aurez compris, pour ma part, j’ai bien apprécié cette très (trop) courte première saison de Burn The Witch. Le titre est intrigant, punchy, indépendant de la première série, pour ceux qui ne la connaissent pas. Les deux héroïnes sont intéressantes et l’univers proposé offre de très nombreuses possibilités.