Exposition La Lune : mythes, fantasmes et réalité à voir au Grand Palais jusqu’au 22 juillet 2019
18 mai 2019A l’occasion des 50 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, le Grand Palais accueille une grande exposition aussi historique que fantasmagorique sur la Lune. Entre histoire récente, art et science, notre satellite dévoile sa face cachée dans cette longue et belle exposition à découvrir au Grand Palais jusqu’au 22 juillet 2019.
L’astre de tous les fantasmes
C’est un peu tarte à la crème, mais c’est pourtant vrai. De tous temps, les hommes ont levé les yeux vers le ciel et rêvé de la lune, et ce, dans toutes les civilisations. L’on y a imaginé des extra-terrestres très avancés scientifiquement, le domaine des dieux, un lieu de légendes, etc.
Maîtresse de la Nuit, elle accompagne les sorcières et veille les morts après les batailles. A la fois lugubre et sublime, elle ne pouvait que plaire aux romantiques.
Sujet de nombreux tableaux, mais également de récits fantastiques et de films, la Lune, pourtant bien connue maintenant, est un objet de création et d’imaginaire pour les artistes contemporains et berce toujours les rêves des petits et des grands.
Je suis tout de même un peu triste que le “Lapin sur la Lune” présent dans de nombreuses cultures ne soit aucunement évoqué dans la pourtant longue exposition.
La Lune et la Femme
Dans la majorité des pays du monde, sauf au Japon où il s’agit d’un dieu nommé Tsukiyomi et en Polynésie où il s’appelle Fati, la Lune est associée à une divinité féminine. Deux raisons sont souvent évoquées pour expliquer ce fait. La première est la similitude du nombre de jours du cycle lunaire et du cycle (dit normal) des femmes. Ainsi, la Lune est censée influer sur le cycle féminin. L’on sait aujourd’hui que c’est totalement faux, sans cela, toutes les femmes seraient réglées en même temps. Dans l’Egypte antique, la grossesse des femmes était également comptée en mois lunaires, soit 10 lunes. Chez les égyptiens anciens, c’est pourtant le plus souvent le dieu Thot qui est associé à la Lune. Le maître des savoirs et des archives divines porte sur le monde un regard extérieur.
En outre, la Lune changeante est réputée influencer les humeurs féminines versatiles et inconstantes. François Ier n’aurait-il pas dit « Souvent femme varie, Bien fol est qui s'y fie ». Sauf que seul les sots ne changent pas d’avis et que les femmes étant capables de réfléchir, elles ont bien le droit de changer d’opinion, n’en déplaise à sa royale majesté.
Pourtant, dans la religion chrétienne, le Lune est aussi le trône de la Vierge Marie et symbolise son immaculée conception (depuis la Contre Réforme en tout cas).
La conquête lunaire, aboutissement scientifique ?
La Lune est aussi un astre mystérieux et attirant dont les beautés ne se révèlent qu’au prix de nombreuses observations. Dès l’invention de la lunette astronomique, l’on dresse des cartes de sa face, parfois très précises.
Corps céleste le plus proche de nous, il fut, pendant la Guerre Froide, l’objet de toutes les attentions et d’une course folle. Si Laïka puis Gagarine ont été les premiers dans l’espace pour le compte des soviétiques (ils ne sont d’ailleurs pas mentionnés dans l’exposition) c’est bien Armstrong, Aldrin et Collins qui ont conquis la Lune, réalisant le rêve de millions, si ce n’est de milliards, d’humains avant eux. La Lune qu’ils ont découverte est bien loin de ce que l’on pensait ; vide, poussiéreuse et assez peu accueillante. Aller sur la Lune reste d’ailleurs une entreprise périlleuse, mais, ce premier pas sur la Lune a non seulement nourri l’imaginaire de nombreux artistes et écrivains, mais également ouvert la portes aux scientifiques pour de futures explorations spatiales. Le premier pas de l’Homme sur la Lune n’est donc pas une fin en soi, mais le point de départ d’une nouvelle histoire.
Ainsi, cette exposition qui débute sur des faits historiques et scientifiques très terre à terre, s’élève peu à peu vers la rêverie et la symbolique. La Lune a toujours inspiré les Hommes depuis la plus haute Antiquité, et c’est cette fascination que l’on nous donne à voir au travers de 190 œuvres des plus grands artistes tels que Marc Chagall, Man Ray, François Morellet, Joan Mirò, Auguste Rodin, Félix Vallotton…Pour ma part, je suis ressortie de l’exposition avec des étoiles plein les yeux !
Visuels : (C) Sandra B.