Toutankhamon : splendeurs pharaoniques à découvrir à la Grande Halle de La Villette Jusqu’au 15 septembre 2019
03 avr. 2019Le 23 mars 2019, ouvrait l’exposition événement Toutankhamon à la Grande Halle de La Villette de Paris. Plus de quarante ans après son dernier passage dans la capitale française, l’attente et l'excitation étaient et restent à leur comble pour admirer une dernière fois ces chefs-d’œuvres avant leur retour définitif en Egypte. Bonne nouvelle, l'exposition est prolongée jusqu'au 22 septembre !
Après la mort du roi
La première partie de l’exposition retrace le voyage périlleux du royal défunt dans le royaume des morts, jusqu’à sa résurrection. L’âme ou Kâ du défunt voyageant entre notre monde et le suivant, il s’entourait de tout le nécessaire pour vivre paisiblement dans l’au-delà. Sont ainsi présentés divers objets retrouvés dans le magnifique tombeau du jeune souverain de la XVIIIe dynastie ( Toutankhamon est l’un des successeurs d’Hatchepsout) : nécessaire d’écriture, coffres à nourriture, céramiques, barques miniatures ou encore coffret de mariage, sont autant de témoignages émouvants de la vie du jeune roi.
L’on voit également des éléments de char, des armes, dont plusieurs arcs d’une grande beauté, mais également une myriade de statuettes d’une finesse ravissante.
Dans la section résurrection, la magnificence des bijoux et des amulettes saute aux yeux de par l’élégance du motif et l’indéniable maîtrise de l'exécution.
La redécouverte et la fascination
Après l’émerveillement, l’on passe à la partie archéologie avec la chronologie de Howard Carter en Egypte, la découverte du tombeau et de ses trésors documentée de photographies, petits films et des analyses pratiquées sur le défunt roi et sa famille. Cette section est plus scientifique que spirituelle.
Quelques objets intimes, comme le petit naos, ponctuent cette section en regard avec des photographies modernes et autres documents pédagogiques.
L’on y perçoit comment le trésor de Toutankhamon et ce qu’il vous révèle de la vie du jeune roi a, dès sa découverte et jusqu’à nos jours, fasciné les foules et perfusé dans la pop culture et la vie quotidienne de chacun d’entre nous.
Une scénographie atypique
La scénographie est particulièrement importante et évolue au fil des différentes sections.
Cette exposition grand spectacle à l’anglo-saxonne tranche avec nos habitudes, avec un fond sonore permanent de musiques (en vrai on ne connaît pas la musique de l’Egypte antique, on a retrouvé les instruments, mais aucune annotation musicale), de mini-films à l’intonation mystérieuse ; une mise en scène théâtrale et dramatique. L’on suit le roi dans le royaume des morts accompagné de versets du livre des morts, un très bonne idée.
La seconde section de l’exposition, plus claire et pédagogique, s’ancre dans la période contemporaine depuis l’arrivée de Carter en Egypte jusqu’aux études ADN les plus récentes.
Je suis toujours un peu perturbée par les mises en scènes dramatiques avec musique, vidéos, etc. Quand c’est un document d’époque ou une interview, aucun problème, mais ici, l’on a un peu l’impression de voir des bandes-annonces et je trouve que ça distrait de la contemplation des oeuvres qui se suffisent à elles-mêmes. A la limite, je préfère les scénographies parlantes (contextuelles) ou immersives, mais pas distractives.
Pour conclure, l’exposition Toutankhamon est une bonne occasion de renouer avec l’histoire du célèbre pharaon et de l’empire antique Égyptien.
Certains objets sont particulièrement émouvants, à l’image du trône de l’enfant roi, d’autres impressionnent par leur beauté.
Il n’en demeure pas moins que c’est la dernière occasion d’admirer ces merveilles chargées d’Histoire à Paris avant leur entrée au tout nouveau musée Égyptien en construction, face aux pyramides.
Si certaines pièces comme le masque funéraire ne sont pas sortis d’Egypte, d’autres antiques ici présentés n’ont jamais été montrés au public.
Ces merveilles nous permettent d’entrevoir les trèsors que contenaient les tombes de grands monarques ayant régné beaucoup plus longtemps.