Le département des peintures du musée du Louvre propose une surprenante exposition sur les cadres. Une occasion rare de comprendre leur importance et de contempler leur variété et leur richesse. 


Une oeuvre à part entière

Depuis le Moyen Âge, les cadres entourent les peintures. Cette délimitation du visible et tangible de l’espace peint prend des formes très variées et travaillées pour ces œuvres de grand prix destinées aux lieux saints et, dans une certaine mesure, aux puissants. Les cadres d’œuvres religieuses comme les polyptyques prennent des formes impressionnantes et sont de véritables sculptures en bas, voire en haut relief représentant des architectures gothiques complexes. 

Pour les cadres séculiers, bien que très travaillés, ils sont souvent plus sobres. On remarque des différences régionales entre les cadres italiens, les cadres hollandais ou encore français et espagnols. Les évolutions se font également dans le temps, usant de nombreuses techniques et matériaux. 

Certains cadres sont créés en rapport direct avec l’oeuvre qu’ils accompagnent, comme en témoigne le spectaculaire cadre aux dragons du Pandemonium (1825, huile sur toile, 123 x 185 cm, Paris) de John Martin. 

A titre personnel, j’apprécie beaucoup le cadre aux petits oiseaux entourant le portrait pourtant peu amène de Monsieur Bertin ((1832), huile sur toile, 116 × 95 cm, Paris), par Ingres. 

Des techniques très différentes

Pendant longtemps, les cadres étaient en bois sculpté, parfois peint, offrant des effets illusionnistes comme du marbre. Sculptés, peints, dorés, parfois incrustés, les cadres évoluent au fil des modes et des goûts des propriétaires des tableaux. 

Simple ou architecturé, le travail sur les jointures est particulièrement important et il n’est pas rare que celles-ci soient cachées sous des ajouts sculptés dans les coins. Avec le temps, on leur appose des cartouches avec le nom du peintre. 


Cette exposition originale est également une invitation à se promener dans les collections et à découvrir des cadres magnifiques. Il est à noter que de nombreux encadrements ne sont pas d’origine et donnent des indications, par leur style, sur les époques où l’oeuvre a été encadrée et sur le goût de l’époque. Aujourd’hui, le Louvre achète régulièrement des cadres de différentes époques et lieux pour redonner leur apparence originelle aux toiles contemporaines et leur rendre leur lecture première quand ils n’ont pas de cadre au moment de leur entrée dans les collections, sauf cas particuliers. 


Il est intéressant de constater qu’en fonction du cadre, la perception d’une oeuvre est différente. J’ai donc été très agréablement surprise par cette exposition et j’ai appris plein de choses. 

Retour à l'accueil