La vie dans l'espace expo : Une expo sur orbite

Le dimanche 13 septembre, le MRAC (Musée Régional d’Art Contemporain) de Sérignan en Occitanie ouvre les portes de son nouvel accrochage annuel : La Vie dans l'espace. Conçue par Jill Gasparina, la présentation montre une petite centaine d’œuvres rarement exposées et de nouvelles acquisitions du MRAC réparties en 8 sections aux noms évocateurs !

La Vie dans l'espace se joue de la polysémie du terme espace qui en français évoque aussi bien l'espace interstellaire que l'espace de notre vie quotidienne tantôt dégagé, tantôt encombré.

L'espace intersidéral

Bien que peu d’œuvres de la collection du musée ne soient en rapport direct avec l'espace et les corps célestes, leur réunion sous cet angle fait sens par le truchement de références à la vie des astronautes, mais aussi à la science-fiction. Dans la seconde salle "Spaceship" il est question d'enfermement, de machine impersonnelle et de lieux exigus.

La 3e salle dite Le lab rappelle que dans l'espace, les expériences scientifiques sont nombreuses, aussi bien sur le végétal que l'animal, provoquant des mutations sous l'effet du manque de gravité et des rayonnements solaires.

La salle 4 évoque la cabine de l'astronaute, un lieu à la fois intime mais exigu et parfois surveillé comme en URSS. Les couleurs jaune et vert pastel sur le mur évoquent directement les recherches de Galina Balashova, l'architecte responsable de l'aménagement des vaisseaux Soyouz et de la Station Mir.

La salle 5 Se Souvenir de la Terre s'attache à rappeler que, pour contrer les effets délétères de l'isolement de longue durée que subissent les astronautes, il est nécessaire d'avoir recours à des images des paysages terrestres.

Plus angoissante est la salle 6 intitulée EVA pour les sorties extra-véhiculaires. Ici, les œuvres évoquent l'infini mais également les perturbations de la gravité. Une bande son souligne cette impression pesante. La sortie extra-véhiculaire est un moment de tension et de danger pour les astronautes.

La solitude du Rover sur Mars dans la salle suivante s’appuie sur une empathie envers le Rover Curiosity qui arpente le sol martien depuis 2012. Sur un fond de planète rouge, une oeuvre composite unique se détache.

Enfin, au bout du voyage se trouvent de nouveaux mondes, des Exoplanètes multiples, exubérantes et peuplées d'êtres surprenants et colorés.

L'espace habité

L'exposition se joue également de notre rapport à l'espace où nous évoluons quotidiennement en jouant sur les modes d'accrochages avec des œuvres suspendues au plafond dans la première salle : Gravity zero, le cloisonnement dans le Lab, l'exiguïté impersonnelle dans Spaceship, l'accumulation domestique éclectique dans la cabine de l'astronaute, les fonds vert d'incrustation pour les images virtuelles dans Souvenir de la Terre. L'accrochage singulier apporte du dynamisme à l'exposition et de la surprise à chaque nouvelle salle.

Avec des œuvres d'art graphique, des peintures, des sculptures et des textiles, Jill Gasparina a conçu un univers à part où se côtoient des œuvres très variées. Ici, le propos sert de liant et de fil conducteur dans cette déambulation cosmique. On apprécie les nombreuses références et les matières colorées ainsi que la variété des œuvres,même si on reconnaît que l’espace cosmique est parfois ailleurs.