Jusqu'au 27 janvier 2019, le musée Cernuschi accueille une exposition de premier plan sur la peinture et les arts décoratifs de l’école Rinpa, encore peu connue en France : intitulée Trésors de Kyoto. 

Ogata Kōrin Raijin, dieu de la foudre et Fujin, dieu du vent. 2 écrans. H 181,8 x L 164,5 cm chaque. Encre et couleurs / feuille d'or / papier.

Des Œuvres de grande qualité

La peinture et les arts décoratifs de style Rinpa représentent l'un des plus hauts degrés de l'art japonais. Les œuvres sont réalisées avec une grande minutie et un sens du détail et de la composition saisissant. L’exposition s'ouvre d'ailleurs sur un chef-d'œuvre mondialement connu : le paravent sur fond d'or représentant les divinités de la foudre et du tonnerre Raijin et Fujin. Ce fut un véritable bonheur de pouvoir les contempler, il a depuis été retiré pour des raisons de conservation. Les autres pièces présentées sont également de grande qualité et expriment tout le raffinement des artistes et des commanditaires japonais depuis trois siècles.
Petite remarque concernant la première salle, la porte fait un bruit affreux à chaque fois que quelqu'un entre. C'est très désagréable et perturbe considérablement la contemplation des œuvres. Pour ma part, j'ai sursauté jusqu'à la 3e salle !!!

J'ai été saisie par la fraîcheur des couleurs, la grâce des fleurs, le raffinement de la vaisselle et du petit mobilier. Cette exposition n’usurpe absolument pas son titre, il s'agit de véritables trésors.

Nakamura H-och-u, Oiseau sur une branche de prunier, XVIIIe siècle, paravent à six panneaux, encre et couleurs sur feuille d’or, musée Hosomi, Kyoto

Des techniques impressionnantes

La présentation chronologique permet de comprendre l'évolution de cet art très technique et d'aborder le travail de grands artistes de plusieurs époques dont quelques uns sont particulièrement mis en avant, tels Kōetsu (1558-1637) et Sōtatsu (actif entre 1600 et 1640), Kōrin (1658-1716) et son cadet Kenzan (1663-1743), Shikō (1683-1755), Roshū (1699-1757) et Hōchū (actif entre 1790 et 1820), Sekka (1866-1942). Les cartels et certains passages de l'exposition sont également pédagogiques en expliquant les motifs et surtout l'origine des pigments etc. Pas étonnant que la formation des artistes soit longue et compliquée.
Il est intéressant de noter que l’art Rimpa est toujours pratiqué dans l'ancienne capitale impériale de Kyoto, en particulier pour les kimono de soie de prix ou les kakemono.

Tawaraya Sōtatsu, Danseurs de Bugaku, paire de paravents à deux panneaux, couleurs sur feuille d’or, Daigōji, Kyōto Œuvre classée au Japon «Bien culturel important»

Ainsi, je peux vous affirmer que cette exposition vaut clairement le détour, que l'on soit amateur ou néophyte, c’est un pur enchantement pour les yeux.
 

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