Pour la première fois en France, la compagnie El Warsha, une troupe d'artistes venus tout droit de haute Égypte, présente l'art de la danse du bâton. Les représentations, qui durent jusqu'au 18 mars, alternent musiques traditionnelles, danses et joutes dans le cadre du théâtre Claude Levi Schtrauss du musée du quai Branly.

À mi-chemin entre danse et art martial, les danses du bâton de haute Égypte parlent de vie quotidienne, mais également de luttes et d'unité. Dans un décor dépouillé où la lumière fait office de scénographie, l'on se retrouve dans l'ambiance de sable doré et ensoleillé du désert égyptien. Là résonne le son des percussions (derbouka, doholla, douf, bendir, ‘alba, sagat) mêlées aux mizmar (sorte de trompette) et aux cordes avec le rababa. Les hommes s'avancent, tournant et virevoltant leur long bâton de bois. Les chorégraphies s'enchaînent, racontant chacune une histoire différente. Les hommes se jaugent, le claquement des bâtons qui se choquent retentit, puis arrive le silence et l'obscurité.

L'art du bâton est un héritage pluriséculaire dont les origines bédouines sont influencées de la haute antiquité égyptienne. L'on a ainsi retrouvé, dans un temple funéraire, des peintures représentant des entraînements de soldats dont les poses sont identiques à certains mouvements toujours présents dans les chorégraphies.

En 1h45 de spectacle, la troupe égyptienne, visiblement ravie de se produire sur scène, parvient à transmettre son entrain à la salle et il n'est pas rare de voir l'assistance se trémousser. Le spectacle se termine en apothéose quand artistes et public se mêlent pour danser.

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