Voyage d'Hiver : métamorphoses au jardin

En prévision de la blanche saison, alors que les arbres se couvrent de feuilles d'or, les bosquets des jardins de Versailles accueillent une étonnante faune. Avec Voyage d'hiver, seize bosquets sont ainsi investis, jusqu'à début janvier, par de grands noms de la scène artistique contemporaine.

Pour la dixième année consécutive, les jardins de Versailles accueillent l'Art contemporain. Mais cette année, petite nouveauté, non seulement l'exposition à lieu en automne, mais en plus, plusieurs artistes sont conviés sous le commissariat du Palais de Tokyo.

Entre textiles, sculptures, peintures et installations sonores, l’impermanence, la transformation et la fugacité des œuvres éphémères répondent aux changement de saison et à l'intemporalité des bosquets multiséculaires, tirant les lieux de leur torpeur hivernale.

Le parcours ainsi créé raconte une histoire et invite à un voyage hors du temps. La surprise est au rendez-vous à chaque détour des allées, comme à l'époque de Louis XIV. Les bosquets retrouvent ainsi leur vocation de lieu de déambulation et de surprise avec des chimères et des animaux parfois féeriques et parfois plus inquiétants.

Chaque œuvre est également reliée aux autres, via un texte de fiction de Céline Minard disponible aux éditions Flammarion.

A n'en pas douter, certaines œuvres déstabilisent, d’autres enchantent, mais n'est-ce pas là le rôle de l'art de remettre en question nos perceptions, nos sens et nos goûts ? 

Pour la médiation, un panneau bi-lingue est accroché à l'entrée de chaque bosquet, des cartels accompagnent certaines oeuvres, des plans de situation permettent de se repérer dans ce labirynthe végétal et enfin une application est disponible en téléchargement. 

En tout cas, cette exposition rafraîchissante, dans tous les sens du terme, mérite d'être vue à double titre : pour ses œuvres, dont l'évolution se fera en fonction de la météo, et pour les couleurs du jardin à la saison froide.

Personnellement j'adore les jardins, quelque soit la saison, et ceux de Versailles, aussi grandioses que frivoles, se prêtent parfaitement au jeu de cette exposition dont je n'ai eu vent que deux jours avant la visite. C'est avec surprise et curiosité que je me suis rendue sur place par une belle après-midi ensoleillée (contrairement à ce que disait la météo la veille). Je n'ai pas apprécié de la même manière toutes les œuvres, mais certaines, spectaculaires ou non, m'ont semblé plus qu’adéquates et poétiques. Ici, il n'est pas question de la grandeur du roi, comme dans la fonction classique des bosquets versaillais, mais bien de poésie et de rêverie.