Et Dieu créa la femme quand Guerlain célèbre la création féminine jusqu'au 10 novembre 2017

Du 13 octobre au 10 novembre, la célèbre Maison Guerlain expose, dans sa célèbre adresse parisienne du 68 avenue des Champs Elysées, une sélection d’œuvres d'artistes femmes mettant en avant les femmes. Inaugurée juste avant la FIAC, l'exposition Et Dieu créa la femme est réjouissante et permet en outre de visiter une adresse mythique.

Sur les quatre niveaux, du restaurant au premier étage en passant par le rez-de-chaussée et pour la première fois dans l'institut, ce ne sont pas moins d'une quinzaine d'artistes représentées. Entre photographies, sculptures, vidéo, textiles, c'est un large panel de la création contemporaine internationale qui s'exprime. Force, sentimentalité et féminité s'expriment au travers des œuvres exposées au sein des différents espaces. Ainsi, l'on retrouve des créations de Pilar AlbarracÍn, Jane Evelyn Atwood, Katharina Bosse, Louise Bourgeois, Marlène Dumas, Valie Export, Judy Fox, Shilpa Gupta, Yayoi Kusama, Philippe Mayaux, Shirin Neshat, Triny Prada, Niki de Saint Phalle, Chiharu Shiota, Luise Unger, Hu Yinping et Billie Zangewa. 

Dans un décor de rêve, entre les flacons iconiques, la question qui se pose est celle de l'essence féminine de la création. En effet, pourquoi parle-t-on d'artistes femmes alors qu'on ne parle jamais d'artistes hommes ? Pourquoi donner un genre à l'art ? L'exposition s'ouvre d'ailleurs avec la citation d'Aragon « La femme est l'avenir de l'homme » Ce sujet est au cœur de l'ouvrage Femmes artistes/Artistes femmes, Paris de 1880 à nos jours de Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici paru il y a dix ans.

Cette année déjà, le musée des Arts décoratifs de Paris avait consacré à ce sujet une exposition Travaux de Dames. Il y a quelques semaines se terminait l'exposition de photographies Les Femmes vues par les Femmes : Révélation organisée du 23 juin au 27 août 2017 par Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie. Caroline Massensee, la commissaire de l'exposition Et Dieu créa la Femme s'empare de ce sujet avec la complicité de prestigieuses galeries et centres d'art. Le choix de ces artistes n'est pas anodin, toutes elles ont, à leur manière, remis en cause les stéréotypes et les clichés sociétaux pour trouver leur place en temps qu'artiste à part entière.

Comme souvent, j'ai été touchée à différents degrés par les œuvres présentées. Toutes les artistes exposées représentent un aspect de la féminité allant de la femme mère à la femme conquérante. Ainsi, j'ai particulièrement apprécié Rapunzel fragment de Judy Foxe pour la mélancolie pensive qui s'en dégage, Fallen woman de Louise Bourgeois pour son équilibre élégant, The World of Glowing Fantasy de Yayoi Kusama entre icône kitsch et érotisme latent, les œuvres de Triny Prada, Chisaru Shiota et de Louise Unger pour leur réappropriation de codes et de techniques dites « féminines » qui exhalent la force et la sensualité.

Une exposition inratable si vous passez par les Champs Elysées, et, comme elle est gratuite, vous n'aurez aucune excuse.