Après le charbon, le bambou, les toiles peintes et les sculptures d'inspiration bouddhiste, le musée Guimet revient à la matière avec les œuvres de l’artiste indienne Jayashree Chakravarty.

Elle nous transporte en toute simplicité dans une forêt primordiale. Guidée par l'odeur des plantes médicinales, l'on pénètre dans la rotonde du musée, plongée dans la pénombre. De grands panneaux de végétaux éclairés par l'arrière tels les pages d'un immense herbier avec, en leur centre, une grotte dans laquelle on se glisse comme entre les racines d'un arbre primordial.

Là, les racines recèlent des gouttes scintillantes et des insectes rampants. Éclairés par une lampe torche, les détails se révèlent puis se dérobent au regard. Mais cette grotte n'est pas complète, et de voir les pieds des visiteurs c'est comme voir un mille pattes avancer, le visiteur fait ainsi partie de l’œuvre.

Cette installation illustre le retour à la nature, aux arbres, aux plantes médicinales, à la terre qui soigne, à la terre vivante, grouillante, qui disparaît de nos villes où il ne reste que la nature apprivoisée, corsetée, dont les insectes ont disparu, et où même la lumière n'est plus magique mais sécuritaire.

J'ai été immergée et transportée par cette installation. J'y ai trouvé quelque chose de régressif, d’esthétique et d'écologique. Une œuvre organique qui parle à tous.

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