A Silent Voice : la voix de l'amitié
22 août 2017Le poignant manga A Silent Voice de la jeune Yoshitoki Ōima publié en France chez Ki-oon a été adapté de manière magistrale en film par le réalisateur Naoko Yamada. Présenté en compétition lors du festival d'Annecy 2017, il a rencontré un vif succès. Pour le plus grand bonheur des fans d'animation japonaise, il sortira dans les salles obscures françaises le 22 août 2018 !
Shota est un petit garçon espiègle qui fait les 400 coups avec sa bande d'amis. Mais voilà que Shoko, une douce jeune fille sourde, est transférée dans sa classe. Mi-intrigués mi-dégoûtés, les enfants se montrent de plus en plus méchants avec leur nouvelle camarade. Si bien que les professeurs s'en mêlent et Shota se retrouve seul accusé des brimades. Alors que Shoko quitte définitivement l'école, ses camarades briment Shota qui finit par se fermer complètement aux autres. Les années collège de passent sans qu'il ne se fasse d'ami puis, las de cette vie, il prend une résolution qui va changer sa vie.
La première partie du film est assez difficile avec une illustration de l'intolérance des enfants et de l'ijime (brimades scolaires institutionnalisées) une spirale infernale s'installe et l'on ne peut que se demander comment le héros va s'en remettre et évoluer. Puis une lueur d'espoir apparaît et la vie de plusieurs personnages se trouve bouleversée. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille et les rebondissements se succèdent et submergent les spectateurs.
Le manga, qui a reçu de très nombreuses récompenses, a ébranlé les lecteurs et la profession par la justesse de son ton et sa sensibilité délicate. Tous les éléments qui ont fait le succès de la série en sept tomes sont retranscrits dans le film. Pour les dialogues en langue des signes, la mangaka a été aidée par sa mère, professeur de cette discipline. L'on comprend ainsi toute l'implication de l'autrice dans les difficultés quotidiennes que rencontrent les personnes sourdes.
J'ai été profondément émue par cette projection. Que ce soit de joie ou de tristesse, l'émotion m'a totalement submergée et j'ai passé la seconde moitié du film embuée dans mes chaudes larmes (ok, j'ai un peu la larme facile, mais quand même). Je me suis totalement attachée aux personnages, à l'exception de Miki, qui se pose en victime et refuse toute responsabilité et, dans une moindre mesure, de Naoka. Cerise sur le gâteau, ça m'a donné envie de relire le manga !