Chapelle Jésuite de Saint Omer, toute une histoire sur le point de renaître !

Saint-Omer, pas si petite ville du nord de la France, recèle de nombreux points d'intérêt historiques et architecturaux dont une chapelle jésuite du XVIIe siècle construite de 1615 à 1640 d'après les plans de l'architecte Jean du Blocq. Elle est actuellement en pleine rénovation pour devenir un centre culturel polyvalent, incontournable de la ville et sa région.

Stratégiquement placée, la ville de Saint-Omer a régné sur la région pendant plusieurs siècles jusqu'à la Révolution française. Située entre l'Angleterre, la France et la Flandre, les marchands de draps y passaient, assurant la richesse de la ville qui était un grand port maritime malgré une situation avancée dans les terres.

Au moment de la Réforme, de nombreuses congrégations religieuses se sont installées dans la ville, dont la compagnie de Jésus. Le puissant ordre a ouvert une école réputée et fait construire une chapelle de belles dimensions dans un style typiquement... Jésuite !

Pour ce faire, ils ont mis les moyens avec une façade à 5 ordres (cinq étages avec un ordre différent à chaque fois, témoignant de l'érudition de l'architecte) de 40 mètres de haut. On y retrouve également les armes (blasons) des grands prélats de l'ordre dans la région.Le façade est complétée par des guirlandes alternées de bucranes, et, à la base des colonnes de part et d'autre de la porte, deux dépouilles de lions en bas relief accueillent les passants.

L'intérieur de l'édifice, composé d'une nef à six travées sans bas côté ni transept, est décoré avec sobriété. Très lumineux avec ses grandes baies, les lieux devaient fortement impressionner les fidèles. Après le départ des Jésuites, la chapelle est restée un lieu de culte jusqu'à la Révolution où elle est désacralisée.

Aujourd'hui, de lourds travaux sont entrepris par la municipalité afin de créer une salle culturelle polyvalente pouvant accueillir concerts, spectacles et expositions. Ces travaux ont permis de restaurer le dallage, d'isoler les murs et de redécouvrir les enduits successifs qui recouvraient l'intérieur du bâtiment.

Photographies : Sandra BERNARD