Jusqu'au 13 août, la BNF accueille une exposition atypique, une expérience contemplative sur les rapports aux bibliothèques, réalisée par le metteur en scène Robert Lepage et sa compagnie Ex Machina, d’après une idée originale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Comment se constitue une bibliothèque, le rapport à l'objet livre alors que tous annoncent sa disparition prochaine... Un voyage en trois actes dans les forêts du savoir.


Tout commence dans le classique univers des bibliothèques ; introduction au lieu, à sa construction, son fonctionnement et même sa symbolique. L'aspect personnel est déjà important avec les ex-libris de collectionneurs. Les jolies et impressionnantes maquettes sont les préfigurations des expériences à venir, entre onirisme et désuétude. Peu à peu, l'ordre se défait, les livres chavirent, les affichettes s'envolent. Le second acte est déjà là avec, comme fil conducteur, la voix du concepteur de l'exposition. Dans une bibliothèque digne de Cul-de-sac, la charmante maison de Bilbo et Frondon Sacquet chez Tolkien, les fils du temps se dénouent, les souvenirs se mêlent à l'histoire. La bibliothèque objet rejoint la bibliothèque symbole, au gré des éclairages.

Soudain, les murs se dérobent et l'on pénètre dans une forêt de livres : arbres papier et ouvrages reliés forment une atmosphère étrange, propice à l'intériorité, des tables en bois avec des lampes vertes typiques des bibliothèques. Là, on est invité à s'asseoir et à mettre un casque de réalité virtuelle pour voyager à travers le temps et l'espace, à la découverte des plus belles bibliothèques du monde : Alexandrie, la bibliothèque du Congrès des USA, la bibliothèque Sainte Geneviève, etc.

La Bibliothèque la nuit est une exposition atypique qui prouve que les livres et le numérique peuvent coexister. On est pas dans le kitsch ni le tape à l’œil, mais bien dans une démarche réflective de son propre rapport à la bibliothèque comme reflet de soi, un peu à l'image du musée imaginaire. Si le tour ne dure qu'une heure trente, j'en suis ressortie détendue et émerveillée. J'ai particulièrement aimé les expériences dans les bibliothèques suivantes (sans ordre) : la Bibliothèque du Nautilus (d’après Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne), la Bibliothèque du Parlement (Ottawa, Canada), la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris, France) et la Bibliothèque universitaire de Copenhague (Copenhague, Danemark).

J'ai d'autant plus apprécié que les casques de réalité virtuelle sont nettoyés après chaque usage.

Comptez 9€ pour le voyage qui les vaut largement !

Malheureusement, il faut avoir au moins 13 ans pour profiter de ce voyage.

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