Comme toujours, le musée du quai Branly nous transporte vers de nouvelles contrées. C'est d'autant plus vrai pour cette exposition qui nous emmène en Australie, voyager dans les rêves des peuples aborigènes.

Cette grande exposition propose de découvrir le travail de nombreux artistes aborigènes. Très colorée et foisonnante mais très peu figurative, cette exposition peut paraître abstraite. Cependant, une fois les oeuvres observées, on peut commencer à entrevoir la richesse de cet art par ses nombreux motifs (cercles, lignes courbes, traits, etc.) ayant tous une signification. C'est alors un langage qui s'offre à vous, une langue laissant place à l'imaginaire et la rêverie.

  

D'un point de vue plus terre à terre, la scénographie est simple et dépouillée. Blanc pour les murs afin de mettre en valeur les couleurs et les formes de ces oeuvres. Hé oui, ce ne sont pas des tableaux bien carrés ou rectangulaires mais plutôt trapézoïdals. Je ne saurais dire si cette forme originale est le fruit d'une volonté des artistes, mais je trouve que cela enlève une certaine rigueur du format contraint que l'on retrouve généralement dans l'art. Mais revenons à la scénographie : les pièces sont spacieuses, il n'y a aucune dénivellation, ce qui permet l'accès et la libre circulation de tous. L'éclairage, plus réduit dans la première partie de l'exposition présentant des oeuvres ethnographiques du début du XXe siècle, est plus important dans les salles suivantes. Des sièges sont disposés régulièrement le long du parcours.

 

Les oeuvres sont accrochées à hauteur de regard et disposées par artiste. Petite originalité, les cartels se trouvent tous réunis sur le côté. C'est intéressant mais il n'est  pas certain que cela soit très pratique en cas de grande affluence... Le dispositif de mise à distance est très discret puisqu'il s'agit de petites avancées de bois (agloméré?) au niveau des pieds.

Une salle tactile est présente à mi-parcours. Ici, point de tablettes et autres dispositifs numériques de dernière génération, mais bien tactile au sens de toucher avec les mains, sentir la texture, les reliefs, les contours, etc. Chaque "maquette" est accompagnée d'écouteurs prodiguant un commentaire ou de la musique.  Ces dispositifs, bien qu'originellement destinés au public déficiant visuel, permettent à tous les visiteurs de ressentir autrement les oeuvres, sans l'aide de la vue. On met le casque, on ferme les yeux et on laisse ses doigts vagabonder sur la surface, découvrir des formes et des chemins.

Enfin, des projections ponctuent le parcours mais sans son ni sous-titres.

 

Pour conclure, cette exposition s'inscrit dans la ligne directrice du musée qui, depuis sont ouverture en 2006, promeut avec vigueur l'art aborigène. Cette exposition doit se déguster, il faut prendre le temps de regarder les oeuvres pour en percevoir le sens et dépasser le "j'aime" ou "je n'aime pas".


 

Cette vidéo date du23 juin 2006. Le Musée du quai Branly et des artistes aborigènes ont célébré publiquement une cérémonie pour l'ouverture du Musée. Il y avait ainsi des danses de Yirrkala dans la Terre d'Arnhem et le détroit de Torres. Emma conseiller chante "Mimih." (auteur http://bit.ly/fB7iUr)

Je n'ai pas trouvé de vidéo présentant l'exposition.

 

Enfin, j'ai pu admirer le rêve du kangourou de la fourmi, de l'iguane, de l'opossum, de la patate de bush mais qu'en est-il de celui de l'escargot? (Cf titre du blog)

http://www.quaibranly.fr/uploads/pics/ymago_ad101000_cmyk.jpg

Spirit Dreaming through Napperby country (Rêve d'un esprit à travers le territoire de Napperby), Tim Leura Tjapaltjarri (Anmatyerr) et Clifford Possum Tjapaltjarri (Anmatyerr), 1980. Acrylique sur toile, 207,7 x 670,8 cm

(Photographie musée du quai Branly)

Pour plus d'informations c'est par ici.

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