No Rest for the Wicked « Une cuisine d’action-RPG en cours de cuisson… »

Fort de sa renommée, Moon Studio s’attèle à la réalisation d’un nouveau genre pour le studio. Avec No Rest for the Wicked, les parents d’Ori proposent tout simplement de révolutionner l’action-RPG (A-RPG) avec, en ligne de mire, la série des Souls et Elden Ring. Mais contrairement à ces deux mastodontes, le studio a fait le choix de la vue isométrique à la Diablo pour mettre en valeur l’exploration et les combats. Édité par Private Division et disponible en accès anticipé depuis quelques mois, le jeu ne cesse de s’enrichir au fil des mises à jour très régulières.

Preview pas de note - Testé sur PC Steam

L’île de Sacra

En 841, l’île de Sacra est une île maudite suite à une peste qui transforme tous les humains et les animaux en monstres incontrôlables. Mais cette île à la position stratégique, est au cœur d’une lutte de pouvoir sans merci alors que le roi Harol vient de mourir. Échoué d’un navire attaqué par des pirates lors d’une tempête, le joueur incarne un Cerim, un guerrier issu d’une race ancienne capable de résister à la « Pestilence » de l’île. Commence pour lui une quête méticuleuse dans cette île où tout est fait pour lui subtiliser sa vie et ses maigres ressources.

Hyrule ou Souls Like?

Comme dans tout bon A-RPG, le joueur débute le jeu par la création du personnage. Accès anticipé oblige, il n’y a pas beaucoup d’options pour faire un héros à son image. Une seule race et une seule classe sont disponibles, celle des guerriers Cerim. Ces derniers ont la particularité d’avoir un visage, des bras et de jambes très longs, ce qui n’aide pas à la projection du joueur dans son personnage. Mis à part quelques ajustements morphologiques et le choix du sexe, le panneau de configuration est maigre pour un A-RPG digne de ce nom.

Une fois le personnage créé, le joueur se réveille sur une place abandonnée au milieu de vestiges de bateaux et de crustacés mangeurs d’hommes. Très vite, il est possible de se procurer la fameuse "épée rouillée" et de quoi se vêtir convenablement pour commencer une grande aventure. Dès les premiers pas, on se rend compte que les développeurs se sont inspirés de Zelda Breath of the Wild dans la manière dont le personnage se déplace absolument partout, du moment qu’il y a quelque chose pour poser les pieds ou nager. De même, il y a une barre d’endurance qui s’affiche à côté de la barre de vie et de la barre de concentration utilisées en combat pour déclencher des attaques spéciales.

Ainsi, de la même manière que Link, il est possible de récolter tout ce que l’on trouve au sol, couper du bois avec une hache, creuser certains endroits du sol avec une pioche pour découvrir des trésors, pêcher à la ligne et, comble de tout, cuisiner dans un brasero avec toutes ces ressources pour se confectionner de bons petits plats et autres potions ! La confection de ces items est un aspect important du jeu car ils permettent de redonner de la vie ou de créer des éléments très utiles en combat. Plus tard, dans le jeu, lorsque l’on pourra posséder une maison dans la colonie de Sacrament, toutes ces capacités vont aider le joueur à s’implanter dans l’île de manière surprenante et pérenne.

Cela procure une sensation de liberté plus que bienvenue dans ce monde enrobé de Dark Fantasy plus proche visuellement d’un Souls like que des prairies d’Hyrule.

Pour l’heure, les équipements sont assez classiques dans l’ensemble. Vous aurez droit à toute la panoplie des armes et armures conventionnelles de cette époque à différents niveaux d’aptitude et de rareté. Comme dans beaucoup d’A-RPG, les armes et les armures ne sont pas illimitées dans le temps, elles s’usent au fur et à mesure des combats et finissent par casser. Il faudra alors soit les réparer avec une potion de réparation, soit aller voir un forgeron contre quelques pièces durement gagnées, soit en utiliser une nouvelle. Une fois en place, ces équipements peuvent être agrémentés de runes pour augmenter leur pouvoir lors des combats. De même pour les capacités de magie qui évoluent au fil des trouvailles. En somme, rien de bien nouveau dans le système des équipements.

Les combats nerveux

Dans No Rest for the Wicked, les combats sont à la fois agressifs et sanglants, mais toujours accompagnés d’une très grande dose de stratégie. Car le jeu n’est pas à mettre aux mains de tous les joueurs tant il demande une très grande exigence entre l’attaque (épée, objet ou magie), la défense (roulade ou bouclier) et le déclenchement des attaques spéciales de concentration. En outre, un temps de latence est mis en place entre la prise des différentes potions ou plats de régénération… Vous l’aurez compris, dans le jeu, la mort ne sera pas très loin et il faudra s’y reprendre à plusieurs fois pour vaincre un groupe d’ennemis ou des boss qui sont vraiment très ardus.

Pour amplifier la difficulté du jeu, il n’est pas possible de farmer (faire des combats pour augmenter son expérience et ses ressources) dans le jeu. En effet, si la mort du héros n’est pas aussi punitive que dans certains A-RPG, la mort définitive des ennemies ne permet tout simplement pas de monter de niveau tant que l’on n’a pas trouvé de nouvel ennemi à abattre. Cela oblige donc le joueur à parcourir la carte à la recherche d'ennemis moins puissants afin d’avoir assez de niveaux pour aller à l’encontre d’un boss toujours trop puissant, tout du moins dans cette version en accès anticipé à date. Une fois les ennemis vaincus, les points d’attribut difficilement gagnés permettent au joueur d’augmenter les attributs de son personnage suivant sept capacités.

D’un point de vue artistique, le jeu est vraiment très beau visuellement. Avec son rendu stylisé pictural à la mode, le jeu propose une direction artistique riche qui sied très bien à son univers atypique. Cela procure au joueur une envie irrésistible d'aventure à la découverte d'un level design de folie, proche du grandiose!!! Récemment, grâce à la compatibilité Stemdeck, les graphismes peuvent enfin être appréciés à leur juste valeur! Les développeurs ont fait un énorme travail de fond afin d’optimiser le jeu pour le rendre compatible avec la console de Valve. Un soulagement pour bon nombre de joueurs, car la première version du jeu en accès anticipé était tout simplement horrible sur Steamdeck et même sur des machines de milieu de gamme.

A la date où l’article est écrit, le jeu a reçu d'énormes mises à jour depuis le début de son accès anticipé. Chaque semaine permet de voir émerger des améliorations plus que bienvenues dont la principale est la compatibilité Steamdeck à 30 FPS sans ralentissement. Mais malgré le travail titanesque de Moon Studio pour combler les brèches, un bug « décourageant » reste malgré nos relances : le marchand du début du jeu, qui se nomme Fillmore, nous vole notre argent quand on lui vend des équipements et ce, dès que l’on a plus de 80 pièces d’or dans nos bourses. Un bug testé même sur la dernière mise à jour en date d'août 2024…

Lors de son lancement en accès anticipé, No Rest for the Wicked était rempli de bugs dans tous les sens, ce qui ne permettait pas de bien se rendre compte de la qualité du jeu. Nous avons attendu jusqu’à ce qu’il soit compatible Steamdeck afin de nous en faire un avis plus serein. L’attente a été fructueuse car le jeu est bien meilleur dorénavant, même si quelques bugs très frustrants et la difficulté exagérée du jeu persistent. Moon Studio veut faire de ce jeu une référence du genre, mais, à première vue, le travail semble encore titanesque pour véritablement sortir du lot. En somme, le jeu pioche un peu partout pour essayer d’en faire un gameplay original, sans forcément réussir à aller aussi loin que sa direction artistique. Nous croisons les doigts pour que le studio trouve ce petit truc qui fera du jeu un ovni aussi brillant qu’Ori à son époque. Notre petit doigt nous dit que cela peut se passer du côté de la gestion de la ville de Sacrament et du multijoueur qui n’est qu’au début de leur développement, si bien entendu la difficulté affichée dès le départ ne rebute pas les joueurs.