Les Immortels : les merveilles de l’Egypte Antique en salle le 24 juillet
23 juil. 2024L’Égypte pharaonique ne cesse de dévoiler ses mystères et, si la splendeur des vestiges pharaoniques vient tout de suite à l’esprit, c’est un autre pan de la culture de l’Antiquité Égyptienne qui est présenté dans le film Les Immortels, à découvrir en salle dès le 24 juillet.
/image%2F0556857%2F20240816%2Fob_f62195_immortels-affiche-a3a4.jpg)
Loin d’une fascination pour la mort, les égyptiens de l’antiquité la redoutaient par-dessus tout et consacraient beaucoup de temps et d'argent à s’assurer un passage dans l’au-delà moins périlleux. Porté par la voix de Jeremy Irons, le spectateur (re)découvre la mythologie égyptienne, mais part également sur les traces des petites mains qui travaillaient quotidiennement à rendre le passage dans le monde des morts possible.
Architectes et artisans
Pour les Égyptiens de l’antiquité pharaonique, la mort était la transition vers la vie éternelle dans le royaume d’Osiris, et la plus grande peur était de disparaître après leur décès, avalés par la terrifiante Ammout. Aussi, afin de mettre toutes les chances de leur côté pour passer les périls du voyage dans l’au-delà et arriver le cœur léger, les vivants qui en avaient les moyens se sont progressivement constitués un trousseau funéraire.
Celui-ci est constitué d’un tombeau dans une nécropole. Cette chambre funéraire devient de plus en plus impressionnante au fil des dynasties. Les murs se parent de fresques colorées qui mettent en scène le défunt et ses proches dans des activités quotidiennes, mais aussi leur piété envers les dieux. Le trousseau funéraire se compose de mobilier et d’objets du quotidien, mais également de quoi faire le voyage sereinement : nourriture, offrandes diverses voire carte du monde des morts et papyrus plus ou moins abrégé du livre des morts, un ensemble de sarcophages, reprenant des formules de protection, et la figuration de certaines divinités, des amulettes et parfois des ouchebtis.
Tous ces éléments sont l'œuvre d’artisans et d’architectes hautement qualifiés. S’ils ont laissé peu de traces, leur intervention est pourtant primordiale et lève le voile sur un ensemble de pratiques complexes.
C’est la découverte du village d’ouvriers de Deir el-Medina qui a apporté de formidables enseignements sur leur vie quotidienne, leur apprentissage et leur organisation sociale.
Il faut également compter sur la découverte de la tombe de Kha, architecte des tombeaux des rois. Son travail a été apprécié et il a été largement récompensé pour ses services comme en atteste son mobilier funéraire.
Bien entendu, la momification est également abordée, mais sans le luxe de détails qui caractérise certains autres documentaires. Ici, on va à l’essentiel et on présente même les premières momies naturelles trop rarement évoquées.
Aux musées mieux qu’en vrai
Le film Les immortels met aussi en lumière les plus belles collections archéologiques liées à l’Égypte Antique avec un focus particulier sur le Museo Egizio de Turin, fondé en 1824. Il s’agit du plus ancien musée consacré aux objets archéologiques de l’Égypte pharaonique. Il contient également la plus grande collection, hors Égypte, de vestiges égyptiens. Bien entendu, les pièces iconiques des plus grands musées sont également présentes et filmées avec une profusion de détails qui permet de les admirer encore mieux que dans leur lieu de conservation. Il faut saluer la belle qualité d’image et le montage dynamique.
Outre Jeremy Irons qui fournit un excellent travail de conteur du voyage de Kha, des conservateurs et des professeurs d'Égyptologie apportent de nombreux éclairages sur les rites funéraires et la vie dans l’Égypte antique.
Les Immortels est un documentaire luxueux tant dans son casting que dans la profusion des objets proposés. Il prend le parti original de s'éloigner du faste des dynasties régnantes pour s’approcher des gens du commun, des petites mains qui rendent possible le voyage dans le monde souterrain jusqu’au royaume d’Osiris.
Pour ceux qui connaissent bien l’Égypte antique, le plaisir de retrouver de beaux antiques et d’écouter des spécialistes, et pour les néophytes, une vraie mine d’informations et la démonstration qu’il existe de nombreux beaux musées à visiter. Il faut cependant prendre en compte qu’il est impossible d’aborder de manière approfondie 3000 ans d’histoire et de religion en 94 minutes, d’autant qu’il y a eu des évolutions majeures au fil du temps.
Durée : 1h25
Réalisation : Michele Mally
Interprète :Jeremy Irons