After Us est un jeu de plateforme/action développé par le studio Piccolo à l’origine du très bon Arise a simple story sorti en 2019. Édité par Private Division, le jeu indépendant nous invite à découvrir un monde post-apocalyptique surréaliste de toute beauté. Dans cet univers, plus rien ne subsiste à part des vestiges de la grandeur humaine ainsi que des âmes d’animaux en peine qui errent sans but. Un jeu engagé dont le message écologique est très fort.

Si on vous demande votre vision de la fin de l'humanité, quelle serait votre réponse ? After Us nous propose  de découvrir une très dystopique fin de l’humanité, avec en prime un personnage principal en lien direct avec Gaïa, la mère Nature en personne !

Testé sur PC Steam

After Us nous invite à suivre les aventures de Gaïa, l’incarnation de la fille de mère Nature sous les traits d’une innocente jeune fille au visage de poupée. Elle a pour mission de sauver les âmes des derniers animaux afin de les ramener à l’Arche, auprès de mère Nature. Mais le monde à changé, la surface de la Terre a été ravagée par les humains, la pollution est omniprésente. Les sols sont devenus arides, les décombres de la civilisation meurtrie structurent les environnements. Malgré tout, Gaïa doit se frayer un chemin dans ce tableau désolé pour sauver ce qui reste et découvrir si l’espoir est encore possible pour la planète.

Gameplay

After Us est un jeu de plateforme dans lequel le joueur doit saisir le moindre relief qui se présente à lui en vue de trouver son chemin au milieu des décombres urbains. Son but est de remonter jusqu’aux âmes d’animaux éteints pour les ressusciter, puis de découvrir leurs derniers instants de vie. Il doit pareillement retrouver différents animaux pour reconstituer des constellations. Mais, durant l’exploration, il faudra faire preuve de vigilance car le monde regorge de dévoreurs, des êtres complètement ravagés par la pollution, à la recherche des dernières lueurs de vie.

Double saut plané

Pour parcourir le monde dévasté par les humains, Gaïa a la capacité du double saut qui s’avère fort utile pour parcourir le level desgin très abstrait du jeu. Elle a également la possibilité de planer sur une courte distance afin d’atteindre des bouts de terrain, des carcasses de voitures, des bâtiments ou encore des panneaux publicitaires… Petit plus bien pratique, des cercles lumineux se dessinent au sol pour marquer le point de chute de Gaïa afin d’accentuer la précision des sauts. Mais, malgré cela, certaines phases de plateformes s’avèrent assez imprécises. Il faut s’y reprendre à plusieurs reprises avant d’évaluer les distances.

Dash en l’air au sol sur les murs, surf sur les rides

Gaïa a également la capacité de courir et de dasher au sol et dans les airs, ce qui lui permet d’effectuer des sauts gigantesques si le dash est bien utilisé avec les doubles sauts et le vol plané. Plus loin dans le jeu, Gaïa acquiert la capacité de marcher sur les panneaux publicitaires, ce qui agrémente ingénieusement les phases de plateforme. Plus tard encore, pour diversifier les passages de niveaux, Gaïa obtient la compétence de surfer sur les fils électriques à la manière de Sonic sur Dreamcast !

Purification du hadôken

Pour se frayer un chemin au milieu des décors engloutis dans les huiles de la pollution, Gaïa a la possibilité de purifier tout ce qui se trouve autour d’elle. Pour se faire, elle peut émettre une onde de choc circulaire. Cela a pour effet de rendre à la terre ses droits en faisant pousser de la végétation à la place des terres polluées pour quelques secondes. Elle peut également envoyer une boule de lumière purifiante (une sorte de hadôken) pour tracer un chemin sain. Par contre, certaines zones sont tellement polluées et nauséabondes qu’il est impossible de les purifier. Le simple fait de passer trop près est fatal pour le personnage…

Combats bancals

Durant son parcours, Gaïa doit faire attention aux Dévoreurs dont le seul but est de dévorer les âmes à la manière des Titans de SNK. Ces Dévoreurs sont rapides, assez résistants, mais très peu intelligents… Pour les combattre, Gaïa peut esquiver avec un dash, puis elle doit les assommer avec une onde de choc purifiante. Enfin, elle doit leur envoyer plusieurs boules d’énergie purifiante pour les nettoyer de la pollution et délivrer leurs âmes. Si Gaïa se fait attraper, je joueur doit appuyer très très rapidement sur un bouton pour pouvoir s’échapper. Bonne nouvelle, la mort n’est pas punitive dans le jeu car de très nombreux check-point jalonnent les niveaux.

En somme les combats ne sont pas très compliqués, mais ils s’avèrent de plus en plus longs. Les différents types d'ennemis apportent un peu de challenge aux combats, mais ceux-ci ne sont clairement pas le point principal du jeu. Ce dernier repose plutôt sur le level design et l’exploration.

Problème de précision

En un mot, le gameplay de After Us est mitigé. Autant la partie exploration est exemplaire, car le level design est surréaliste, mais juste en comparaison de ce qui peut nous attendre, autant les phases de combats auraient gagné à être plus poignantes, plus poussées et diversifiées comme dans un bon Bayonetta.

Graphisme

Level design surréaliste

Si l’on peut féliciter les développeurs, c’est bien pour le level design du jeu qui vaut à lui seul le détour. After Us fait partie de ces jeux qui vont marquer les joueurs comme un jeu indépendant à essayer car il permet de découvrir une vision de notre futur pas si loufoque qu'elle en a l’air tant sa critique de la société de consommation et son message environnemental sont d’actualité, avec les différents problèmes de réchauffement et de surconsommation qui en résultent.

Les graphismes de After Us sont soignés et utilisent les dernières technologies telle la globale illumination. Petit détail qui n’en est pas un, même les grilles ont été modélisées… C’est dire le soin apporté par le studio Piccolo à la réalisation du jeu. D’un point de vue artistique, le jeu est vraiment beau à explorer de fond en comble.

Mais malgré ce soin, le jeu souffre d’un character design qui ne fera pas l’unanimité ; en cela le design Gaïa est complètement raté. Sa silhouette de nymphe adolescente en combinaison n’est pas du tout accrocheuse, la simulation de ses cheveux ne fonctionne pas… Les décors sont souvent les mêmes, les voitures, bus et objets de la société de consommation qui abondent dans les niveaux réapparaissent inlassablement à l’identique. Il y a également un problème d’échelle flagrant dans le jeu. À certains moments le joueur a l’impression que Gaïa est un mini pouce…

Sur une machine comparable à une Steamdeck en qualité médium, le jeu tourne maximum à 20-30fps en 720p. L’optimisation est à la ramasse, malgré les différents réglages proposés. De micro « freeze » apparaissent trop souvent, même sur un PC gamer RTX2070, 128GO de Ram…

Durée de vie

La durée de vie du jeu est plutôt bonne. Comptez bien vingt heures pour terminer le jeu tranquillement en découvrant tout ce qu’il y a comme âmes errantes et zones secrètes. Les niveaux peuvent être rejoués à tout moment et il n’est pas nécessaire de tout découvrir pour avoir la possibilité de passer le niveau. Par contre, une fois le jeu terminé, la rejouabilité est quasi nulle.

Environnement sonore

Les environnements sonores du jeu sont très discrets dans l’ensemble et collent plutôt bien à l’ambiance désolée dépeinte par les paysages apocalyptiques. Les musiques nuancent bien les différents niveaux, sans jamais être trop présentes. Dans l’ensemble, After Us immerge le joueur dans son univers par ses qualités artistiques et ses mélodies venues d’un autre monde.

After Us est un jeu indépendant pour les personnes recherchant un véritable message écologique dans un jeu. Il propose de confronter le joueur à ce qui pourrait bien nous arriver. Son esthétique est très réussie, son level design et ses environnements sonores sont immersifs. Si vous lui pardonnez des combats assez mous et répétitifs, vous allez découvrir un jeu profond, plein de bonne volonté. Pour 29€99 sur Steam, le jeu est honnête dans sa conception autant que dans ses convictions.

Originalité/Innovation : 9
Gameplay/Jouabilité : 6
Graphimes/Bande son : 8
Durée de vie/Prix : 9

Note : 80/100

Genre : Genre Aventure, plateformes
Développeur : Développeur Piccolo Studio
Éditeur : Éditeur Private Division
Date de sortie : Date de sortie 23 mai 2023

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