Takashi Wada propose avec Dress of Illusional Monster chez Soleil Manga, un titre rafraîchissant et presque frivole. 

Kinuyo rêve depuis sa plus tendre enfance de suivre les pas de sa grand-mère, couturière de renom dans la capitale du royaume magique. Habile de ses doigts, elle ne cesse de perfectionner son art de la couture auprès de ses camarades de classe. Aussi, après le décès de sa chère aïeule, alors que l’atelier est menacé de fermeture, Kinuyo s’associe avec Hariette, l’assistante piquante de sa grand-mère. Ensemble, elles réalisent les commandes bien particulières confiées par des clients exigeants aux problèmes complexes.  

Blouson en cuir de Dragon, Robe en sequins d’écailles de sirènes, costume teint à la corne de licorne sont autant de vêtements merveilleux et difficiles à réaliser tant ces matériaux sont rares et chers. Aidées par les notes secrètes de son ancêtre, Kinuyo et Hariette partent à l’aventure. 

Haute couture magique

Dress of Illusional Monster est un récit mignon et plein de bons sentiments. Kinuyo et Hariette trouvent toujours la juste solution pour finaliser leurs commandes. Elles doivent faire face non seulement à la raréfaction des matériaux magiques, mais également à la concurrence du prêt à porter qui supplante la création originale et la confection sur mesure. Mais c’est un adversaire fourbe qui attend dans l’ombre de les faire chuter. Hariette a un caractère bien trempé et le sens des réalités. Ses conseils sont toujours utiles à Kinuyo, jeune fille idéaliste, naïve et réellement gentille mais qui sait également faire preuve de détermination pour atteindre son but. 

Les graphismes sont soignés et délicats avec un vrai sens du détail quand il le faut et parfois un petit côté cartoon vraiment mignon. Il est visible que Takashi Wada connaît bien le monde de la confection et a adapté les techniques à son univers de fantaisie.  

Un récit doux au toucher

Ce premier tome tout en douceur de Dress of Illusional Monster montre combien il est important de suivre ses rêves malgré les difficultés et aussi l’importance d’être soi-même. Il y a bien entendu une critique du prêt à porter à la faible durée de vie par rapport à la confection qui permet de concevoir des vêtements durables dans le temps et véritablement adaptés à la morphologie et aux besoins de chacun. Il n’est pas épique ni à grand spectacle mais il fait passer un agréable moment plein de bonnes vibrations.

Je dois dire que j’appréhendais un peu ce titre. J’avais peur de me retrouver face à un autre titre de la trempe de The Elf and The Hunter qui m’avait mise mal à l’aise à plusieurs niveaux. Mais en fait, pas du tout. Kinuyo est très respectueuse et ne semble pas être dans la logique consumériste de Magritte, l’Elf qui dégomme des bestioles magiques à tout va pour fabriquer des outils et potions pour aventuriers. Et je dois dire que ça fait beaucoup de bien, même si ce n’est pas le titre de l’année, je suis certaine qu’il trouvera un public en quête d’apaisement.

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