7 jours de Yûta Murano le 6 octobre au cinéma : guerre des générations ?

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25 sept. 2021

Après une longue attente due à la situation sanitaire, le charmant et facétieux 7 jours de Yûta Murano arrive enfin dans les salles obscures le 6 octobre prochain. Sélectionné en compétition officielle lors du Festival International du Film d’Animation d’Annecy en 2020, 7 jours a également remporté le prix du Sitges Anima’t 2020.

Dans une petite ville sans histoire, Mamoru, un adolescent passionné d’histoire, apprend à la veille des vacances scolaires qu’Aya, son amie d’enfance dont il est secrètement amoureux, va devoir déménager pour suivre son père politicien. Il lui propose alors une escapade de quelques jours pour fêter dignement ses 17 ans. Plusieurs camarades de sa classe viennent se greffer au groupe qui jette son dévolu sur une mine de charbon abandonnée située non loin. La joyeuse équipe ne se doute pas que leur vie va changer au cours des 7 prochains jours car ils ne sont pas seuls dans ces lieux !

©2019 Osamu Souda, KADOKAWA-Seven Days War Partners

Le cœur ou la raison

Dès la mise au point du plan pour fuguer, Mamoru et Aya mettent en œuvre un subterfuge pour détourner les recherches du père de la jeune fille qui est également le tempétueux et puissant député de la circonscription. Ils espèrent ainsi pouvoir gagner du temps pour célébrer dignement l'anniversaire d’Aya.

Mais dès la première soirée dans le lieu de camping choisi, les adolescents remarquent qu’ils ne sont pas seuls et que de la nourriture en particulier a disparu. Passées la stupeur et l’inquiétude de faire une mauvaise rencontre, ils découvrent alors Marret, un enfant thaïlandais de 10 ans séparé de ses parents et poursuivi par les services de l’immigration.

Devant la brutalité des officiers et la détresse de l’enfant, Mamoru et une partie de ses compagnons décident de lui venir en aide et de retrouver ses parents.

Le débat fait tout de même rage entre les adolescents, certains ayant peur des conséquences de cette décision sur leur avenir. Mais la fougue et les idéaux de la jeunesse l’emportent sur la raison sociale, car qui peut refuser d’aider un enfant dans le besoin ?

État de siège

La semaine de fête se transforme alors en véritable guerre d’usure et la mine abandonnée en forteresse imprenable. Pendant plusieurs jours Mamoru, aidé par sa passion pour l'histoire, met en place des stratégies inventives pour repousser les tentatives des adultes non seulement pour entrer dans les lieux, mais aussi pour protéger Marret d’une arrestation.

Profitant du terrain mais également des éléments toujours en état de fonctionnement, les adolescents opposent une farouche résistance et repoussent leurs limites. Ils utilisent également les nouvelles technologies pour alerter les médias et le grand public sur la situation et tenter de retrouver les parents de Marret.

Cependant, les adultes ont également plus d’un tour dans leur sac. Que ce soit par le nombre, les moyens ou l’expertise, ils tentent de nombreux procédés, parfois déloyaux, pour parvenir à leurs fins.

Quand naît la véritable amitié

On dit souvent que c’est dans l’adversité que l’on reconnaît ses vrais amis. Dans le cas présent, le groupe est relativement hétérogène et, parmi les 6 jeunes, seuls certains ont noué de véritables liens d’amitié, les autres n'étant que des camarades. Aussi, au départ, ils ne forment pas une équipe réellement soudée et les révélations progressives dans le récit apportent leur lot de situations dramatiques. Pourtant, à force d’entraide et surtout d’honnêteté et de maturité, ils parviennent à briser les barrières qui les séparent et à devenir de véritables amis.

Du côté des adultes, les relations sont beaucoup plus contractuelles et régies par une certaine hiérarchie relativement rigide, même si certains témoignent d’un véritable respect entre collègues. Et il arrive même que certains adultes manquent clairement de maturité et de recul pour faire correctement la part des choses, quand d’autres vont comprendre la situation.

D’un point de vue technique, le film est assez classique avec une jolie 2D et des décors particulièrement détaillés et vraisemblables dans la mine. Le design des personnages est sympathique bien qu’un peu simple et cliché. L’animation est fluide et les scènes d’affrontement dynamiques et généralement drôles. La musique du film composée par Jun Ichikawa et les chansons par Sano Ibuki sont réussies et collent bien à l’histoire.

Adapté d’un roman de Osamu Souda paru en 1985, 7 jours est un très beau film plein de la lumineuse innocence de l'enfance et de son ingéniosité face au cynisme de certains adultes. Les personnages principaux ont une véritable profondeur et les sujets évoqués de l’immigration et des difficultés à travailler dans certaines régions sont pour le moins d’actualité dans la société japonaise actuelle. Palpitant, vif, joyeux, le film transporte le spectateur à une époque, l’adolescence, où tout est possible en suivant son cœur. Capable de parler aussi bien aux jeunes spectateurs qu’aux adultes, il apporte la joie par son propos frais et bienveillant.