Le Rêveur de la forêt jusqu’au 23 février 2020 au Musée Zadkine
14 déc. 2019Jusqu’au 23 février 2020, le Musée Zadkine propose une surprenante exposition dont le point de départ est une oeuvre du sculpteur Zadkine intitulée Le Rêveur de la forêt, aujourd’hui conservée au secret dans une collection privée. Autour de ce grand absent, ce sont pas moins d’une centaine d’œuvres créées par une quarantaine d’artistes du XIXe siècle à nos jours.

La Forêt rêvée
La forêt a toujours fasciné les hommes. Espace liminal, à la fois magique et réceptacle des terreurs des anciens, la forêt est un lieu mystique et fantasmé. Aujourd’hui encore, les liens avec la forêt sont très fortement ancrés et inspirent de nombreux artistes.
La forêt rêvée revêt de nombreux aspects, tantôt colorés comme chez Séraphine de Senlis ou denses comme chez Eva Jospin, ou encore drôles et surprenants. La forêt devient le lieu créatif et d’émulation de la nature dans les formes et les couleurs jusqu’alors inconnues.

La Forêt incarnée
La forêt est surtout un lieu incarné par les plantes et les animaux (cerf, chauve-souris, hibou) qui y vivent. Parfois bien réels, mais également fantastiques comme les faunes.
Car la forêt est vivante et mouvante, d'apparence solide, mais fragile comme on peut le voir avec les changements durables qui l’affectent sous les actions humaines.
Zadkine, qui aimait particulièrement les balades en forêt et la sculpture sur bois, avait pour habitude de laisser vivre ses sculptures face aux éléments et aux insectes une fois celles-ci terminées. Ainsi, elles continuaient de vivre et échappaient totalement à son emprise.

Dès le début de l’exposition, les deux conceptions se croisent et se répondent. Ainsi, dans la première salle, la multiplicité des sculptures anthropomorphes en bois regroupées recréent une mini forêt. L’on admire et l’on se pose des questions, pour ma part surtout une : pourquoi avoir choisi pour nom d’exposition une oeuvre qui n’est même pas présentée ? J’ai parfois trouvé les relations entre les œuvres un peu artificielles ou obscure, et cette exposition m’a demandé un grand temps de “digestion”.
J’ai tout de même apprécié la majorité des œuvres présentées et la scénographie épurée et j’ai été ravie de découvrir ce ravissant musée atelier dont j’avais souvent entendu parler sans jamais m’y être rendue. Erreur réparée.