Se faire des amis à notre époque 2.0 ou 3.0 est facile. La 5G va bientôt nous cramer le cerveau pour qu’une pluie de « Like » et de « Follow » bien virtuelle nous rende de plus en plus distants à la vraie valeur de l’amitié. POUR « remédier » à cela, Pesterquest est un jeu qui a le bon ton de décontenancer l’amitié virtuel. Développer par les studios What Pumpkin Games, Inc et édité par Fellow Traveller Games, le jeu mis sur le succès des nouvelles en lignes de Homestuck dont il s’inspire très largement…

Testé sur PC Steam

Pesterquest est un jeu narratif/visual novel qui se déroule dans l’univers de Homestuck. Il en reprend les personnages principaux dans une intrigue dont la relecture est jalonnée de blagues en tous genres et de rebondissement burlesque. Son message est parallèle au visual novel dont il tire ses racines, c’est-à-dire l’art de se faire des amis avec des personnages tous très différents psychologiquement parlant, la pop culture, le voyage dans le temps et l’espace… tout un programme !

 

Le joueur incarne un garçon lambda, avec une tête commune, perdu dans les tourments de la toile et des séries dont il ne comprend pas pourquoi les fins sont si moches… Dans un élan de désespoir ultime (car c’est vraiment dur de vivre dans un pays civilisé ou internet tourne à 1 gigaoctet par seconde, ça nous isole du vrai monde extérieur…), le joueur tombe sur une porte fantastique qui l’immerge de sa lumière. Ensuite, comme par miracle il se retrouve dans un jardin. Il doit alors tout faire pour se lier d’amitié avec les personnes qu’il rencontre, afin de changer sa relation aux autres !!! Pour l’aider, il a un pouvoir surnaturel : l’aptitude extraordinaire à faire voyager dans les temps et dans l’espace les gens qu’ils rencontrent…

 

Gameplay :

Si vous êtes à la recherche d’un gameplay hors du commun qui redéfinit le genre des visual novel, vous pouvez passer votre chemin… Dans Pesterquest vous passerez votre temps à lire avec beaucoup d’humour, les différents embranchements possibles afin de découvrir toute la profondeur narrative que les auteurs ont voulu insuffler au titre. Il n’y a pas de voix, les animations sont ultra sommaire et le jeu est exclusivement en anglais. Ce qui peut être un frein pour comprendre toutes les subtilités du langage 2.0

Graphisme :

Les développeurs ont voulu donner de la personnalité aux personnages de Homestuck en leur apportant un design plus que bienvenue ! Ainsi les personnages respirent leur caractère dans leur trait. Le personnage du premier chapitre John apparaît vraiment comme un petit Geek des quartiers bobo, Rose du deuxième chapitre, a le look d’une rebelle qui se réfugie dans la création pour éviter le monde et les soucis avec sa mère…

Concernant les décors, vous pouvez vite les oublier tant aucun travail sérieux n’a été exécuté dessus… De plus, dessiner 3 ou 4 dessins par personnage pour illustrer un visual novel vendu 9.99 euros est un peu léger, même si au final il y aura 14 chapitres…

Pour ma part je préfère largement les visuels de l’original qui ont ce côté mignon que Pesterquest n’arrive pas à illustrer. Pire encore, comparé au jeu Hiveswap des mêmes auteurs, Pesterquest est à la ramasse…

Durée de vie :

À ce jour, 3 chapitres sont sortis et 11 autres devraient voir le jour dans les prochains mois, ce qui porte le nombre de chapitres à 14. Avec une moyenne de 1 heure par chapitre pour en faire tous les embranchements, la durée de vie est donc d’environ 14  heures. S’agissant d’un visual novel la rejouabilité est quasi nulle. Au vu du prix, le contenu est tout à fait correct.

Environnement sonore :

Concernant la partie sonore, le jeu fait pâle figure par rapport à d’autres jeux. Il n’y a pas de voix pour ajouter plus de dynamique aux dialogues qui sont la principale activité du jeu… les musiques sont d’un très bas niveau en plus d’être répétitives. En somme, Pesterquest ne rattrape pas son manque graphique par une ambiance sonore soignée.

Pesterquest aurait pu être un très bon jeu, car il tire sa trame de l’excellent Homestuck, dans lequel toute la magie réside dans la narration et son développement très intéressant sur l’amitié. Mais Pesterquest manque le coche à cause d’une réalisation à la ramasse qui ne fait pas du tout honneur au genre. Pour un jeu à 9.99 euros, le joueur est en droit de s’attendre à retrouver autre chose qu’une lecture parallèle de Homestuck. Certes le sujet est augmenté de quelques beaux dessins, d’une mise en scène sympathique… Mais où est passé le contenu gigantesque de l’œuvre originale ? Si l’envie vous prend de tenter l’aventure, vous pouvez le trouver sur Steam à partir de septembre 2019 avec la sortie d’un nouvel épisode qui s’ajoute au jeu original tous les deux semaines. Pour ma part je retourne sur Hiveswap des mêmes auteurs qui est un jeu plus travaillé et abouti.

Originalité/Innovation 5

Gameplay/Jouabilité 2

Graphimes/Bande son 5

Durée de vie/Prix 5

Note 45/100

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