Jeu très attendu et plébiscité, The Sojourn fait partie de ces moments de grâce vidéo ludiques qui vous transportent et vous font oublier le temps. Véritable ode à la réflexion, The Sojourn est un de ces rares jeux où l’on vit une aventure philosophique, presque une expérience. Avec The Sojourn, le studio Shifting Tides et l’éditeur Iceberg Interactive proposent un puzzle game original et onirique.

Dans un monde chatoyant et serein où la lumière et les ténèbres cohabitent en harmonie, l’on est amené à suivre un chemin semé d’énigmes au travers de quatre univers successifs. Des sentences philosophiques sur les différentes étapes de la vie ponctuent certains passages. L’ambiance générale, très lumineuse au départ, s'assombrit progressivement à l’image de la vie.  

Jeu testé sur PS4 

Gameplay : 

Le gameplay de The Sojourn est assez simple et intuitif. On se déplace (lentement) au stick gauche, il est possible de sautiller (vraiment pas très haut) et surtout, en mode ténèbres, d'interagir avec des éléments du décor. Plus tard, il est possible de bouger l’orientation de statues ou d’y placer des reliques. La vue est subjective et se contrôle avec le stick droit comme dans un FPS. 

Si les premiers niveaux sont clairement là pour introduire le joueur au gameplay et aux différents éléments qui s’ajoutent par strates, les énigmes se complexifient peu à peu d’autant que les éléments pris un à un sont simples, mais il faut bien réfléchir à son placement et à l’ordre des interactions. Il est très important de bien gérer ses actions dans le monde des ténèbres car le nombre de déplacements y est très limité, comme l’indique la petite barre visible au centre de l’écran dans cette phase. C’est d’ailleurs sur cette ubiquité entre le monde de la lumière et des ténèbres que joue le principal ressort du jeu. Les éléments sont les mêmes, mais pas tout à fait, certaines actions ne sont possibles que dans les ténèbres et ont une influence directe sur le monde de la lumière. 

De nouveaux éléments sont régulièrement introduits, pour le coup, le jeu est vraiment pédagogique. 
Ce n’est pas un jeu d’exploration, pas besoin d’arpenter le niveau en tous sens pour trouver une relique ou un mécanisme caché. D’autre part, tomber d’une hauteur vous fera juste revenir au début de la plateforme sans causer de pénalités.  

Graphismes : 

Les graphismes sont plutôt dépouillés mais jolis. En arrivant dans une nouvelle zone, le plateau se construit devant le joueur, c’est plutôt sympathique et une fois entré, il ne peut plus faire marche arrière. Cette économie de moyens assumée, pour ne pas dire mise en scène, permet de conserver au jeu toute sa fluidité. Le monde des ténèbres est matérialisé par un filtre violacé et l'apparition de certains éléments spectraux comme des ponts, des ronces, des flux, ou encore l’aura des statues à réveiller. Le premier niveau ressemble à une cité méditerranéenne millénaire baignée de soleil, avec ses courettes, ses toits terrasses, ses murs ocres. Je ne parlerai pas des autres univers pour ne pas vous spoiler, ils sont très différents mais tout aussi beaux.  

Durée de vie :

La durée de vie n’est pas gargantuesque puisque 10 à 15 heures suffisent en moyenne pour boucler le jeu. Pour plus de challenge, il est possible de rejouer les niveaux, plus difficiles cette fois, pour récupérer un parchemin à portée, une nouvelle fois, philosophique. 

Musique : 

Une musique douce et envoûtante accompagne le joueur tout au long de son voyage. Bien entendu, elle change lors de l’activation des statues harpes. La musique est particulièrement bien choisie en fonction du monde. Aucune fausse note de ce côté. 

Ainsi, The Sojourn est un jeu agréable et intéressant tout en proposant des challenges à la hauteur. Grâce à sa progression douce du gameplay, les néophytes peuvent également profiter du jeu. Pour ma part, ne jouant pas aux FPS autrement que sur borne d’arcade, j’ai été un peu déroutée par la caméra en vue subjective, mais j’ai fini par m’y habituer. J’aurais bien aimé une vue du dessus, mais après réflexion, cela rendrait surement le challenge moins palpitant. D’autant que le jeu se veut une métaphore de la vie. Il n’est pas possible de changer si aisément de point de vue et l’on ne voit généralement que ce qui est devant soi. L'alternance entre lumière et ténèbres rappelle que, pour exister, la lumière à besoin d’ombre et inversement, d’autant que les passages fugaces dans le monde des ténèbres ne changent pas la nature profonde du personnage, rappelant que chacun a en lui une part de ténèbres, mais surtout qu’en changeant de prisme de vue, l’on trouve le plus souvent des solutions. The Sojourn ne vous vaudra pas forcément une bonne note au bac de philo, mais son ambiance est propice à la réflexion logique et à la construction du raisonnement. C’est un jeu calme, une expérience et un challenge. 

Originalité/Innovation : 8 

Gameplay/Jouabilité : 8

Graphismes/Bande son : 7

Durée de vie/Prix : 7

Note : 75/100

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