Exposition Océan une plongée insolite jusqu’au 5 janvier 2020 à la grande Galerie de l’évolution du Museum National d’Histoire Naturelle

Avez-vous déjà entendu dire que l’on connait moins bien le fond des océans que l’univers ? C’est peut-être un peu exagéré, mais une chose est sûre, vous ne vous attendrez pas à découvrir autant de bestioles marines insolites, parfois ravissantes et d’autres fois, véritablement repoussantes, mais toujours fascinantes. Découpées en cinq grandes thématiques, la science et les mythes se rejoignent parfois. 

La mère des mythes

Depuis la nuit des temps, les mers et les océans ont fasciné les hommes. Entre les terrifiants monstres marins de l'Odyssée jusqu’aux films de science fiction les plus récents, les mystères des profondeurs titillent les imaginations. Si certains monstres marins comme le calamar géant se réfèrent à un animal bien réel mais à  20 000 lieux des représentations qu’en ont fait les auteurs comme Jules Verne (que j’adore), d’autres, comme les sirènes sont plus symboliques des dangers guettant ceux qui partent au long court et qui, des siècles durant, ont disparu en mer.

Il est intéressant de voir que certains animaux marins de légende trouvent aujourd’hui une explication scientifique comme le Cœlacanthe, que tout le monde pensait éteint depuis la crise du Crétacé tertiaire il y a 65 millions d’années et qui coulait des jours heureux dans des îlots reculés. 

De même, le Régalec, incroyable poisson géant à crête et nageoires fines, dont l’aire de répartition géographique est très étendue, mais pourtant particulièrement mal connu et que l’on peut assimiler aux serpents de mer. 

Des découvertes incroyables

Autant de découvertes incroyables qui ont défrayé la chronique. Pourtant, quand l’on pense grandes découvertes, l’on imagine les grandes expéditions scientifiques des siècles passés ou encore au commandant Cousteau. Pourtant, aujourd’hui encore, les scientifiques sont à l’oeuvre et font de très nombreuses découvertes dans certaines espèces de planctons, poissons ou autres sont particulièrement endémiques de certaines zones et ont évolué très différemment de ceux d’autres lieux. Ainsi, près des cheminées sous marines, la vie est foisonnante et nombreuses sont les espèces qui vivent en symbiose avec des bactéries qui leur fournissent des nutriments. Dans l’océan Austral, la richesse en oxygène des eaux ainsi que les courants circulaires ont permis des évolutions spectaculaires, en particulier un gigantisme ainsi que le développement de protéines antigel. 

De nombreuses molécules médicales sont découvertes dans des organismes marins, comme le cône magicien et son venin fournissant un anti-douleur 1000 fois plus puissant que la morphine, ou encore le vers marin Arénicole qui fournit de l’hémoglobine universelle. Des études prometteuses sont en cours sur la méduse Aequorea Victoria, le corail Palythoa SP ou encore l’étoile de mer glaciaire (Marthasterias Glacialis). Mais les chercheurs s’intéressent également au bio-mimétisme pour fabriquer de nouveaux matériaux plus résistants et légers.  

Un milieu fragile

Si les océans semblent infinis et immortels, il n’en est rien. Alors que les diatomées fournissent à elle seules ¼ de l’oxygène mondial par photosynthèse, leur environnement est menacé par le réchauffement des océans ainsi que leur acidification.  Si les planctons disparaissent, c’est l’ensemble de l'écosystème marin qui s’effondre, et nous avec. L’ensemble des mollusques est affecté par cette acidification qui empêche la construction de leur coquille.

Les océans sont également menacés par les exploitations minières, et, on en parle régulièrement dans les journaux, par la surpêche et les plastiques. Ainsi, pendant longtemps, l’on a pensé que le plastique se dégradait naturellement dans les océans, or il n’en est rien, sous l’action conjointe des UVs, du sel et de la houle, le plastique se fractionne en particules microscopiques qui intègrent le plancton et entrent dans la chaîne alimentaire dès les premiers maillons. Les plastiques plus gros causent également énormément de dégâts aux écosystèmes en blessant, mutilant ou étouffant les animaux marins. Chaque semaine, ne voit-on pas des articles sur des baleines échouées avec plus de 40 Kg de plastique dans le ventre, ou encore ces photographies de tortues, d’oiseaux ou de phoques prisonniers de liens plastiques. 

La surpêche met également gravement en péril les écosystèmes. Filets dérivants, fonds raclés, pêche électrique sont autant de techniques modernes qui détruisent les milieux, les laissant stériles pour des dizaines, voire des centaines d’années. Il n’y a pas de sélection préalable des espèces comestibles ou non, tout se fait une fois le filet remonté, les juvéniles sont attrapés en même temps que les adultes, etc. En outre, il existe un véritable problème de filets abandonnés et dérivants toujours au grès des flots, qui continuent de “pêcher”. 

Cette exposition est en outre servie par une scénographie des plus réussies, alliant médiation pédagogique amusante, animaux naturalisés, vidéos, focus écologiques et historiques. 

Ainsi, cette exposition apporte son lot de surprises et invite non seulement à découvrir la richesse méconnue des mers et océans, mais également à prendre conscience que c’est un milieu fragile qu’il faut protéger pour notre avenir, tant d’un point de vue écologique que scientifique. 

INFORMATIONS PRATIQUES
DATES
Du 03.04.2019 au 05.01.2020

TRANSPORTS
Bus : lignes 24, 57, 61, 63, 67, 89, 91

Batobus : arrêt Jardin des Plantes

Métro, RER : ligne 5 Gare d’Austerlitz, ligne 7 Censier Daubenton, ligne 10 Jussieu ou Gare d’Austerlitz, RER C Gare d’Austerlitz

Train : gare d’Austerlitz et gare de Lyon

HORAIRES
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 18 h. Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.
Dernier accès aux caisses 45 min avant la fermeture.

RENSEIGNEMENTS
01 40 79 56 01 / 54 79 (10 h - 18 h)
valhuber@mnhn.fr