Le musée Cognacq-Jay et le musée Fabre de Montpellier se sont associés pour la première fois pour mettre en valeur pas moins de 80 œuvres, principalement des dessins, issues du très riche fonds du Musée Fabre. Cette présentation exceptionnelle est axée sur les artistes actifs de la période de la Révolution, et dure jusqu'au 14 juillet 2019.


L’influence des maîtres

Dans la formation académique, les jeunes peintres devaient se former au dessin d’après nature de nus dit “Académiques”(ce qui était d’ailleurs interdit aux femmes pour des raisons de mœurs), en vue de préparer leurs futures toiles de genre historique et de présenter le grand prix de Rome. 

Ainsi, à la sanguine ou à la mine de plomb, étudiants et artistes confirmés s’adonnent furieusement au dessin d’étude d’une grande virtuosité. 

On remarque déjà des différences et des convergences de styles et de techniques pour les dessins préparatoires. Plume, lavis, aquarelles, esquissé et tourbillonnant ou précis aux angles cassants sont autant de marqueurs de l’influence de la formation des artistes entre ateliers parisiens de leurs maîtres, et études romaines. 

Les influences se retrouvent également dans les paysages. Si Poussin reste la référence incontestée pour sa maîtrise de la composition savante avec les prémices du romantisme, l’on observe l'émergence du sublime. Les scènes de déluge rencontrent un vif succès, tout comme les paysages en tension. Goethe ne dit-il pas “Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vu”


Des sujets aux choix pas anodin

Dans cette période trouble, certains artistes vont se rallier aux idéaux révolutionnaires, alors que d’autres, dont la carrière et la clientèle étaient liées à l’Ancien Régime sont plus réservés. Pendant que les Académies sont remises en question, les artistes se tournent vers de nouveaux sujets. Les petits formats et les portraits ainsi que les scènes de genre sont plus faciles à vendre dans ce contexte difficile, au détriment des grandes compositions d’histoire. 

Certains partent à l’étranger, d’autres restent, dessinant les événements tragiques. L’Antiquité est exaltée et le néoclassicisme triomphe alors que naît le romantisme. L’un incarne l’idéal républicain naissant, l’autre le sentiment exacerbé. 


Pour qui apprécie les arts graphiques comme moi, cette exposition est incontournable. Les œuvres sont de grande qualité, d’artistes de premier plan ou un peu moins connus mais au talent indéniable. Certaines feuilles sont montrées pour la première fois au public. Pour des raisons de conservation préventive, une dizaine de dessins seront changés pendant l’exposition. Comme toujours, une sélection d’œuvres dans les salles d’exposition permanente du musée suit le fil de la présentation. Les combles accueillent les week-end différents ateliers gratuits ou payants autour du dessin. 

 

Les Soirées Dessinées en résidence au musée

Le dimanche 31 mars (et un dimanche sur deux pendant toute la durée de l’exposition), le collectif d'artistes Les Soirées Dessinées propose un « work in progress » avec la réalisation d’une fresque murale en perpétuelle évolution, rebondissant sur les œuvres de l’exposition. 

Séances un dimanche sur deux, de 14h à 17h - accès libre.

Informations pratiques
HORAIRES
Ouvert de 10h à 18h, du mardi au dimanche (fermeture des caisses à 17h30)
Fermé le lundi et certains jours fériés

ACCES
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzevir
75 003 Paris

Le musée n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

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