Très attendu par les fans et la profession depuis les présentations enthousiasmantes dans différents festivals dont Annecy en 2017, Mutafukaz, de Run, arrive dès le 23 mai dans les salles obscures françaises. Film à l’action non-stop et aux multiples références, Mutafukaz offre un film de grande qualité. Il n’est cependant absolument pas destiné aux plus jeunes.

 

Synopsis :

Angelo et sont BFF Vinz vivent tant bien que mal en faisant profil bas dans la ville de Dark Meat City. Mais un jour, au cours d’une livraison de pizza, Angelo croise Luna, une véritable bomba latina. S’en suit un accident de voiture et voilà que le jeune homme de 22 ans commence à avoir des visions inquiétantes. Vinz pense tout d’abord que le coup qu’a reçu Angelo sur la tête était plus violent que celui-ci ne veut bien le dire, mais lorsque les deux amis se retrouvent pourchassés par la police et des Men in Black, ils doivent bien se rendre à l’évidence que quelque chose ne tourne pas rond. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas au bout de leurs peines.

 

Un univers riche et original

En 10 ans, Run a créé un univers riche, coloré et prenant, basé sur Angelo et Vinz, un duo atypique de petits loosers dans la mégalopole de Dark Meat City, un avatar crasseux et violent de Los Angeles.

Les personnages principaux, bien qu’atypiques et attachants, évoluent dans un environnement ultra codifié et référencé où la mort frappe à chaque coin de rue. Les antagonistes sont, pour leur part, surprenants et très très motivés.

Bien que violent, les armes sont légion et le sang coule à flots en mode ketchup toutes les 20 secondes, l’ensemble surprend par son humour et sa bonne humeur.

La narration est bien menée et les personnages hauts en couleurs, avec une mention spéciale au luchadores et aux cucarachas !

 

Une réalisation soignée et prestigieuse

Adapter une BD fleuve en film n’est pas chose aisée. Mais Run, artiste de chez Ankama, a assuré la majeure partie des postes clés, allant du story-board à la sélection de la musique, en passant par la réalisation et la direction artistique, assurant une fidélité sans faille et une grande cohérence à l’œuvre originale. Dans sa tâche, il a été aidé par le studio japonais 4°C, très connu pour ses longs métrages d’animation comme Akira, Amer Béton ou encore Harmony. Cela donne une image très travaillée, fourmillant de détails. Les animations sont fluides et parfois originales (mais moins que dans Lou et l’île aux sirènes). La couleur, la musique latina et les transitions façon couvertures de comics apportent du relief à la mise en scène.

 

 

Ainsi, Mutafukaz est le genre de film d’animation réussi qui s’adresse aussi bien aux fans de la BD qu’aux néophytes. Malgré son propos tragique, l’on adhère rapidement et l’on ne peut s’empêcher de rire aux nombreux jeux de mots. Pour ma part, je ne connaissais pas cette ambiance ni ce titre, mais j’ai été conquise. Je dois dire que je suis fan du studio Ankama et de la liberté qu’il donne à ses artistes.

Date de sortie 23 mai 2018 (1h 33min)
De Shoujirou Nishimi, Guillaume "Run" Renard
Avec Orelsan, Gringe, Redouanne Harjane
Genre Animation
Nationalités Français, Japonais
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