Les Misérables de Victor Hugo est un récit fascinant qui a su traverser les générations, tant son propos se révèle universel et intemporel lorsque survient une crise. Aujourd'hui, la mythique œuvre d'Hugo est adaptée en manga par Takahiro Arai aux éditions Kurokawa.

1795, la Terreur est passée, mais les inégalités sociales subsistent. Dans ces circonstances, Jean Valjean, jeune homme pauvre mais travailleur doit accomplir un dur labeur pour subvenir aux besoins de sa sœur veuve et de ses sept enfants. Alors que l'hiver est particulièrement rigoureux et le travail rare, Jean Valjean vole une miche de pain pour nourrir les siens, accablés par la misère. Il est envoyé au bagne pour cinq longues années. Entre temps, il apprend que plusieurs de ses neveux sont morts et tente de s'échapper. A chaque tentative, sa peine est alourdie et son humanité se perd dans les ombres du désespoir. Après 19 ans de captivité, ce n'est plus qu'un animal sauvage rejeté par la société. Sa famille a disparu et tout autour de lui n'est que ténèbres. Pourtant une rencontre avec le plus humble des hommes va changer sa vie.

Qui ne connaît pas les Misérables ?! Ce monument de la littérature française est maintenant adapté en manga, offrant aux lecteurs des visions percutantes et une animalité désespérée. L’œuvre de l'illustre Hugo trouve dans cette adaptation manga un nouveau médium pour un nouveau public. D'autant plus que, contrairement au Comte de Monté Cristo l'adaptation se fait ici en plusieurs gros volumes. Ainsi, les détails ne seront pas, je l'espère, délaissés. Je ne vais pas m’adonner ici à une analyse de l’œuvre, pour ça, relire ses cours de français du 2e cycle est plus indiqué.

Les graphismes sont simples et dépouillés, si ce n'est la grande attention portée aux visages des personnages. Pas de complaisance, ici la misère est crasseuse, les pauvres, sans dents et sans espoirs, les enfants sans avenir. Dans cette société schizophrène, les riches nantis se gavent et dansent dans la soie tandis que les pauvres meurent de faim et de froid malgré tous leurs efforts. Une situations qui se répète hélas sans cesse, à chaque époque. Bien que l'enrobage change, le fond reste le même.

 

Je commence à me demander si ces choix éditoriaux de Kurokawa ne relèvent pas d'une volonté d'éveil politique de la jeunesse ? Après Dumas et Hugo, à quand Zola en manga ?

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