La Passion Van Gogh (Loving Vincent en version originale) de Dorota Kobiela et Hugh Welchman  est une claque visuelle dans le monde de l'animation. Ce film britanico-polonais propulse le spectateur dans une enquête à l'intérieur même des tableaux du célèbre peintre impressionniste.

Armand Roulin, le fils du facteur et ami de Van Gogh, est chargé par son père de transmettre une des dernières lettres du peintre à son frère Théo. Retrouvée dans les affaires du peintre après son décès soudain, cette simple lettre va bouleverser la vie du jeune forgeron qui part alors sur les traces de Vincent au travers des lieux et des personnes qu'il a rencontrées. Rapidement, l'image qu'il se faisait de l'artiste change et l'on se retrouve devant une enquête policière.

Si L'histoire, qui reprend les dernières découvertes sur la fin de la vie du célèbre artiste, est un peu longue au démarrage, une fois pris dans l'intrigue, c'est un tourbillon au cœur de la vie et de l’œuvre du peintre.
Le jeune protagoniste au sang chaud parvient à transmettre aux spectateurs ses émotions.

La technique employée pour le film est particulière et je tiens à saluer la performance des équipes réalisatrices.
Entièrement tourné en live, chaque scène est retravaillée à la peinture à l'huile. Ainsi, il a fallu pas moins de 65 000 peintures faites par soixante-huit peintres venus de toute l'Europe et travaillant en studio à Gdańsk. Chaque seconde du film correspond à douze toiles différentes. Après sept ans de labeur, le film est là, fascinant.

Aux côtés du héros, l'on voyage dans près de 120 toiles de l'artiste, comme un rêve éveillé pour les amateurs d'art. L'on pense un instant au film Le tableau de Jean François Laguionie, mais ici le propos est tout autre. On ne parle pas d'art ou de l'intention de l'artiste, mais bien de la personnalité complexe de Vincent Van Gogh.
Passion Van Gogh est un film aussi admirable sur la technique que sur le fond. Pas étonnant qu'il ait reçu le prix du public du festival d'Annecy 2017.

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