Roman de science fiction d'un nouveau genre par Dario Alcide aux éditions 404, Kereban bénéficie d'une narration originale, voire très audacieuse, et parfois un peu déroutante.

Située sur une lointaine colonie, Kereban est une petite ville côtière de la république Illiak. C'est une ville sans histoire et sans grand intérêt jusqu’à ce qu'en l'an 3009 soit découverte une énorme mine d'Arkos, un minerai rare dont tous pensaient les gisements mondiaux presque épuisés. Cette découverte fortuite entraîne une cascade d'événements parfois heureux mais souvent tragiques, car ce gisement et sa mine éveillent des intérêts pour le moins hostiles.

En une quinzaine d'années, la vie des habitants d'Illiak et de la planète sont bouleversées. Entre le développement économique a marche forcée, les sabotages, la hausse de la criminalité, la ville de Kereban n'est pas au bout de ses peines. Ce qui devait être un bienfait pour la ville et le pays se révèle être un piège sinistre.

Si l'histoire est prenante, il faut saluer l'originalité de la narration puisque le récit n'est pas continu, mais surtout, qu'il se base sur une quantité impressionnante de « sources » allant des cartes postales aux blogs, en passant par les mails et autres messageries instantanées. Certaines sources sont neutres, d'autres beaucoup moins, elles émanent du pouvoir ou bien de citoyens lambda et forment un immense dossier documentaire qui, par ses ellipses et ses sous entendus, mettent à contribution les capacités d'analyse du lecteur. L'auteur ménage ses effets par du teasing et dénonce pèle mêle la censure d'état, la désinformation, le despotisme, tout en prônant ça et là des notions d'écologie et d'entraide.

Ce livre peut être apprécié par les adolescents comme par leurs aînés pour ses différents niveaux de lecture. Un ouvrage disruptif qui trouve une étrange résonance dans notre actualité.

S ortie : 24/05/2017 | 240 pages
ISBN : 9791032401354

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