Du 26 avril au 1 octobre 2017, les Ateliers d’Art de France proposent une exposition au sein des collections permanentes du Musée de la Vie Romantique en parallèle avec l’exposition Pierre-Joseph Redouté : le pouvoir des fleurs. Une initiative intéressante qui met en valeur le savoir-faire et le dynamisme créatif des artisans d’Art français.

Le musée de la Vie Romantique est situé en plein dans le quartier de la « Nouvelle Athènes » où de nombreux artistes et intellectuels du XIXe siècle avaient leurs résidences et leurs habitudes. Cet hôtel particulier est géré par Paris Musée, le service municipal de gestion et de mise en valeur des musées et lieux culturels parisiens dont le Musée Guimet, la Maison de Victor Hugo, le Petit Palais, les Catacombes de Paris, etc font partie. Ancienne demeure du peintre romantique Ary Scheffer, le musée, ouvert en 1987, propose une scénographie de Jacques Garcia (à qui l’on doit également les Salles des objets d’art du Musée du Louvre consacrées aux mobiliers des règnes de louis XIV à Louis XVI).

 

La scénographie, disais-je, nous plonge dans un intérieur bourgeois du XIXe siècle où l’art tient une grande place. Au milieu des portraits, vitrines, sculptures et meubles, se déploient 30 œuvres contemporaines d’artistes céramiste, plumassier, sculpteur, brodeur, mosaïste etc. autour de l’évocation de la nature et des fleurs.

Les œuvres présentées, pour la grande majorité de belle facture et inspirées, démontrent la vitalité des métiers de l’artisanat d’art ainsi que la maîtrise des artisans qui n’ont pas compté leurs heures. J’ai ainsi été particulièrement touchée, sans ordre de préférence, par La Rumeur du Monde de Valérie Tanfin et ses fleurs en plumes plus vraies que natures.

Chaos de Kyoko Création, dont la finesse et l’élégance de la broderie laisse pantois.

Les Exubérantes de Lise Rathonie, cinq tableaux de cuivre émaillé dans la plus pure tradition limousine offrant un réalisme saisissant et un « je ne sais quoi » qui me fait penser au Douanier Rousseau.

Les Hibiscus de Ferri Gracès, en papier sulfurisé froissé et mis en forme, sont aussi aériens qu’organiques. Il en va de même pour Rose des Sables, mais le résultat, toujours aussi impressionnant, est peut-être un peu moins onirique.

Jardin en Romance de Sarah Radulescu offre un panorama de fleurs en crochet et broderie qui a nécessité, avec Floraison de la même artiste et son assistante, plus de trois mois de travail.

Achillée de Françoise Tellier-Loumagne, dans des couleurs pastelles du meilleur effet, rapproche le vivant de la géométrie pure, offrant des fleurs futuristes.

Dans le jardin et la serre, la magie se poursuit avec Tulipes de Samuel Mazy qui reprend et réinterprète l’art des fleurs en céramique du XVIIIe siècle.

Herbes Folles d’Alexandra Carron se fond dans le paysage avec une touche d’excentricité, si bien que l’œil est attiré et c’est en approchant que l’on comprend.

Et enfin Lianas de Tzuri Gueta sur la cascade du jardin d’hiver, œuvre si bien intégrée à l’ensemble que je me suis demandé si elle n’avait pas toujours été là.

 

Ce n’est bien entendu que ma sélection et les autres œuvres méritent tout autant d’être vues, d’autant que certaines d’entre-elles forment des ensembles harmonieux, en particulier dans le Salon George Sand dont l’atmosphère se mue en cabinet de curiosité.

Photographies : (c)SB

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