[Souvenirs] Festival International du Film d'Animation d'Annecy 2015
05 oct. 2015Comment une amatrice de films d'animation comme moi pouvait passer à côté du festival international d'Annecy ? Impossible ! Impensable ! Inimaginable!
Donc, direction la haute Savoie pour quelques jours de détente à visiter la ville et goûter les spécialités locales, et de visionnage intensif de films (entre 2 et 5 par jour)
Annecy, son lac, son air pur, son festival, ses charmantes petites ruelles et ses montagnes. La grande majorité du festival se concentre sur la vieille ville et le bord du lac (avec quelques exceptions, heureusement il y a les bus) et propose un programme déconcertant de variété (longs métrages, courts métrages, films de télévision, films de commande, films étudiants, etc. ). Les histoires, les formats, les techniques, tant de diversités m’ont impressionnée, même si la qualité inégale des oeuvres présentées et les horaires compliqués assombrissent légèrement le tableau, sans parler de l'application mobile, certes très utile mais versatile.
Concernant la sélection officielle, rien à redire. Tous les films que j'ai eu la chance de voir étaient de haut niveau (Adama, Alice et le monde truqué, Tout en haut du monde, Miss Hokusai, The case of Alice and Hana) et je serais bien en peine de désigner le meilleur. Adama propose une histoire à la fois bouleversante et lumineuse malgré des propos terribles, et un très beau rendu légèrement vibrant. Alice et le monde truqué (qui a remporté le grand prix) montre toute la finesse et le savoir faire français en matière de film d'animation, à mille lieues des dernières productions (gus, cendrillon du far west, pourquoi j'ai pas mangé mon père, etc.). Le scénario est prenant avec son univers steampunk, ses courses poursuites, ses références (notamment au château ambulant) son héroïne de caractère et son chat désopilant. Les graphismes sont de toute beauté, avec un travail sur le design impressionnant. Tout en haut du monde, (prix du public) propose une histoire poignante d'une jeune fille de bonne famille qui abandonne tout pour retrouver le bateau de son grand père adoré, et laver l'honneur de sa famille. Les graphismes basés sur des aplats de couleurs sont absolument charmants. Miss hokusai (pris du jury) propose le meilleur de l'animation japonaise avec cette biographie inspirée de la fille du grand maître de l'estampe japonaise. The case of Alice and Hana s'avère pour sa part rafraîchissant tant du point de vue du scénario qui débute comme une enquête policière sur fond de spiritisme, que du point de vue des graphismes mêlant 2d/3d très bien intégrés, fluidité des scènes qui semblent autant de plans maîtres. Les héroïnes sont attachantes, en particulier Alice qui enchaîne les catastrophes.
Pour la sélection hors compétition, les choses se gâtent un peu. Si Dragon nest et Snow queen 2 passent encore, malgré des scénarios très faibles, La montagne magique et Little from the fish shop relèvent du calvaire (je confesse un assouplissement au cours des projections de ces deux films). Si la montagne magique regorge tout de même de trouvailles visuelles, Little from the fish shop, glauque à souhait et bourré de maladresses, n'a pas convaincu malgré un long travail d'animation des figurines.
Les courts métrages sont réunis en sélections afin de proposer des séances d'une longueur convenable. Comme toujours inégale, le superbe côtoie le moins bon.
En marge étaient proposées des projections nocturnes en plein air de films d'animation cultes ou plus récents, et des expositions consacrées à des réalisateurs ou des projets étudiants.
Comme il n'y a pas que les projections, le festival est aussi l'occasion de faire du tourisme, principalement dans la vieille ville. Là, maisonnettes colorées, ruelles médiévales et canaux offrent un visage très carte postale mais charmant.
De nombreux restaurants et glaciers "artisanaux" accueillent les touristes mais, à de rares exceptions près, les tarifs sont les mêmes qu'à Paris. Toutefois, je tiens à signaler deux bonnes adresses pour les petits gourmands comme moi : l'artisan glacier dont l'école ne paie pas de mine mais qui propose depuis près de 40 ans des glaces aux recettes crémeuses et savoureuses (miel-lavande, ricotta-figue, banane-kiwi, etc) aux restaurants et aux particuliers. La seconde adresse à ne pas manquer est incontestablement le salon de thé Rigolo tenu par le maître pâtissier du même nom, meilleur ouvrier de France en 2007 et champion du monde. Les recettes délicates et recherchées sont un délice pour les yeux et les papilles, d'autant que les dites douceurs sont à moins de 5€/pièce. On serait presque tenté d'en prendre plusieurs.
Une prochaine fois peut être je vous parlerai du lac, mais c'est une autre histoire...
Visiuels : Images officielles Tout en Haut du Monde et Little fram the fish shop + photographies Sandra BERNARD