Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée
Focus mines : grandeur et décadence de Banská Štiavnica la dorée

Comme vous avez pu le remarquer, le fil conducteur de mes articles est la sphère minière, source de prospérité pour la ville ; d’ailleurs le mot ‘banska’ signifie ‘mine’. Partons donc aux origines de l’exploitation minière et son histoire.

Selon la légende, il y a très longtemps, un berger de Banská Štiavnica aurait aperçu sur une roche, deux salamandres qui scintillaient, de couleur or et la seconde de couleur argent. Elle se cachèrent précipitamment sous cette pierre. Intrigué, le berger la déplaça et y découvrit une pépite d'or, signalant ainsi l'emplacement des mines. Cela marqua le commencement de l'industrie minière de la ville.

 

Après l'histoire mythique revenons à l'histoire avérée. Les premières activités minières de la ville remonteraient à la fin de l’Age du bronze, aux Xème-VIIIème siècle avant notre ère. Banská Štiavnica étant située directement sur des gisements d'argent et d'or, l’exploitation des minerais s’intensifie au cours du millénaire suivant et l'importance grandissante de la ville est confirmée par l'obtention, en 1238, de privilèges par le roi Béla IV. Au XVème siècle, elle est au sommet de sa gloire. Banská Štiavnica devient au XVIIIe siècle l'un des principaux centres d'extraction d'argent et d'or du royaume Austro-Hongrois, pour devenir au début du XIXe siècle la troisième ville de Hongrie.

 

En se promenant dans la ville, on peut observer de nombreux vestiges reflétant ce passé prestigieux, comme la tour des mineurs, les tunnels ou les armoiries de la ville sur lesquelles l'on peut remarquer les symboles miniers et les deux salamandres. La ville possède de nombreuses expositions concernant l’univers minier, sept expositions plus précisement, dont un musée à ciel ouvert. Celui-ci est situé un peu à l'écart de la ville, l'on peut s'immerger plus facilement dans l'exploitation minière, la vie des mineurs et leurs conditions de travail, en allant parcourir les galeries.

 

Banská Štiavnica fut également, à partir de la fin du XVIème siècle, un important centre européen de formation dans le domaine des mines. En 1735, la première école des mines du royaume de Hongrie y est fondée. Cela attira de plus en plus d’étudiants venant de l’Europe entière et grâce à cela l’école fut élevée au rang d’Académie des Mines en 1762, par la reine Marie-Thérèse. Considérée comme étant le centre de la science des mines et de l’éducation technique, elle a été la plus importante de tout l'empire Austro-Hongrois, formant de nombreux spécialistes comptant parmi eux des métallurgistes et ingénieurs des mines.

 

Malgrè cette prospérité, l’exploitation minière ne fut pas sans entrave. Elle connut, au tournant du XVIIème et XVIIIème siècle, une grave crise : l'eau souterraine innondait les mines. Finalement, deux ingénieurs, Matej Kornel Hell et Samuel Mikovini, ont élaboré un système comprenant une dizaine de réservoirs artificiels : les ‘tajchy’ qui permettait de produire de l’énergie et de pomper l'eau des mines,. Ces lacs ont maintenant une autre fonction, ils sont utilisés pour les loisirs : les habitants adorent faire du patin à glace sur ces lacs en hiver et s'y baigner en été.

 

Le développement de la ville était trop étroitement lié aux activités minières qui ont commencé à décliner vers la fin du XIXème siècle. La ville conserva néanmoins sa prépondérance en matière de formation jusqu'à ce que l'Académie soit transférée à Sopron en Hongrie, en 1919, après la création de la Tchécoslovaquie. Cette régression s’est poursuivie au XXème siècle. L’épuisement des ressources minières puis l’installation du communisme, en 1948, signent la fin de la prospérité de la ville pour de nombreuses décennies. La dernière mine a été fermée en 2001.

 

Depuis la chute du communisme et la partition de la Tchécoslovaquie, la vie reprend petit à petit et le tourisme aussi. Le centre historique, dense et bien conservé, ainsi que les réservoirs d'eau alentour ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993, valorisant, par ce biais, la ville et ses trésors. Les habitants prennent progressivement conscience des richesses culturelles et de nombreuses initiatives florissent pour rendre son éclat à Banská Štiavnica… affaire à suivre!

 

Gaelka

 

Petit glossaire :

 

Béla IV (1206-1270) : Il régna de 1235 à 1270 sur le Royaume de Hongrie et de Croatie. C’est un des plus célèbres rois. Il se distingua à travers sa politique de renforcement du pouvoir royal et par la reconstruction de la Hongrie après les invasions Mongols en 1241.

 

Matej Kornel Hell (1653-1743) : Constructeur et principal inventeur de machines concernant le travail minier. Il travailla notamment sur les machines permettant d’extraire l’eau des mines de Banska Štiavnica.

 

Samuel Mikovini (1700-1750) : Mathématicien, ingénieur, cartographe et professeur hongrois de grande renommée. Il représentait la science et la technologie au XVIIIème siècle du royaume de Hongrie. Il fut professeur à l’académie des mines de Banská Štiavnica.

 

Liens:

Plus d’informations et des photos du musée à ciel ouvert et des sept expositions sur l’univers miniers:

- http://www.visitslovakia.com/slovak-mining-museum/

- http://www.banskastiavnica.sk/visitor/must-see/museums.html

 

Photos:

Toutes les photos, sauf la 4ème, sont de moi (Gaelka) .

 

1) et 2) Vue générale sur BS

3) Photo des armoiries de la ville avec les salamandres et les symboles miniers

4) Académie des mines, les bâtiments (neige) Photo©Ján Petrík

5) Le lac ‘Velka vodarenska’

6) le lac ‘Klinger’

7) Habitants faisant du patin à glace

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