pavillon du Japon

Vous ayant déja présenté la cité internationale universitaire de Paris dans un précédent article, je vais maintenant vous parler de l'exposition "Au delà des Clichés" proposée par la Maison du Japon (de la cité universitaire, pas celle de Bir-Hakem) qui se tient du 29 avril au 30 juin 2011.

Cette exposition propose un regard croisé sur plus de 80 ans d'échanges culturels entre la France et le Japon au travers d'une petite quinzaine d'oeuvres réalisées soit par des artistes japonais, soit par des étudiants des Beaux Arts de Paris. 

Ce projet prend place dans un cadre exceptionnel, la maison du Japon, à l'architecture si particulière et  qui abrite deux oeuvres exceptionnelles de l'artiste Fujita (藤田 嗣治, Fujita Tsuguharu) : l'arrivée des Occidentaux au Japon et les Chevaux, datant de 1929, année d'inauguration du pavillon.

l'arrivée des occidentaux au Japon-fujita

L'arrivée des Occidentaux au Japon

les chevaux-fujita

Chevaux

En arrivant à la maison du Japon, arretez-vous devant la petite marre où vous pourrez voir une oeuvre de  Morgane JOANIN intitulée Tout va bien et représentant des chrysanthèmes blancs et dorés, au milieu desquels jouent des petits koi. De l'autre côté de la porte d'entrée se trouve une oeuvre d'Hélène JUILLET intitulée Seiya, Masa taka, Sans titre. Cette oeuvre me fait penser au centre du drapeau japonais "Hinomaru"...

  Tout va bien

Tout va bien

tout va bien-détail

Tout va bien (détail)

Seiya-Masa taka

Seiya, Masa taka, Sans titre

En passant le porche, levez le nez et admirez le cerf volant japonais de Jérôme GELES, qui vous rappellera peut -être les maquettes de De Vinci, juste avant le Speaking house de Max FOUCHY.  Avant d'admirer les oeuvres de Fujita, faites un petit tour dans la bibliothèque où est disposé Paysage de corps/Corps de paysage réalisé par Orlane DISCOLLE.

Après vous être régalés les yeux des oeuvres de Fujita, un petit passage par le premier étage pour voir une série de portraits d'anciens résidents des lieux ayant un rapport avec le monde artistique. Cette série, intitulée Me revoici... à été réalisée par NAKAYAMA Michiru. On y voit une mise en abîme des sujets qui posent en tenant une photographie les représentant à l'époque où ils étaient pensionnaires. Sur la rampe, vous pouvez voir les oeuvres Coffrets d'IINUMA Yoko.

Une fois arrivé au 5e étage (et oui), regardez une installation vidéo de NAKASHIMA Takeshi intitulée Pigeon is over or not. Cette vidéo conceptuelle, tout à fait en phase avec la production actuelle, présente de manière métaphorique la présence (nuisible) des pigeons près du pavillon (enfin, là j'expose ce que j'ai cru comprendre).

 

La visite se poursuit au rez-de-jardin, accessible par le jardin, où se trouvent deux oeuvres : Yes we sleep de Fanny ALIZON qui a reconverti le drapeau japonais en hamac avec de petites sentences farfelues en anglais et C'est beau/ faux de Camille LE CHATELIER. Cette seconde oeuvre m'a particulièrement impressionné. Il s'agit d'une installation de céramique émaillée sublimée par la projection d'un détail des Nymphéas de Claude Monet. Le miroitement  de l'image projetée sur cette céramique provoque quelque chose de lumineux et chatoyant. Cette oeuvre est une évocation du japonisme dont Monet est un des représentants les plus connus, de la réinterprétation de l'Art japonais par les artistes européens.

ch'est beau-faux

C'est beau/faux

Après ce petit instant de poésie, le jardin, qui concentre de nombreuses oeuvres (6), dont un très impressionant  [Un] Dragon s'enroulant autour d'un arbre comme pour prendre son envol, par Nicolas LAMET-PLANTE ; l'incroyable et surprenante installation If you continu... de Jeanson PÉCHIN représentant le début d'un tunnel qui illustre la célèbre expression "Continue de creuser, tu arriveras en Chine" tout un programme !. Vient ensuite l'installation végétale Full Run d'Elsa MARC, Puis la Porte du Japon/japan Gate de Guillaume SOKOLOFF, avant de terminer par 47 ronin de Cyril DA SILVA.

Coffrets

  (?)

un dragon

Un dragon

If you continu

If you continu...

Petite digression muséographique, j'ai trouvé l'agencement de ces trois dernières oeuvres très réussi ; Full Run donne une impression de mouvement avec ses bambous incurvés et conduit à la Porte du Japon, possiblement inspirée des portes Shintô, bien que l'oeuvre présentée soit circulaire avec huit pieds. Enfin, la très heureuse 47 ronin n'est pas sans rappeller les jizô du bord des routes japonaises. On notera également que 47 peut renvoyer aux 47 préfectures japonaises, mais il semble plus probable que ce soit une référence à la célébrissime vendeta d'Ako (Akō rōshi  赤穂浪士) parfaite illustration de l'esprit du bushido (武士道 : voie du guerrier) des anciens samurais, toujours présente dans les livres d'histoire. Enfin, l'oeuvre recèle peut-être un jeu de mot, ronin désignant un "samourai sans maître", mais également les "étudiants sans université".

full run

Full run

Porte du Japon

Porte du Japon

47 ronin

47 ronin

détail 47 ronin

47 ronin (détail)

Je tiens tout de même à préciser que ce ne sont que des impressions, et pour la plupart, des interprétations personnelles. D'autre part, pour les oeuvres que je n'ai que citées, ce n'est pas par d'ésintérêt, mais parce que je n'ai pas saisie l'intention artistique. En fin de compte, le mieux est encore d'aller sur place vous faire votre propre avis et de me laisser vos impressions et commentaires.

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