Les éditions Moon Light ont récemment publié Ce qu’il reste de nos souvenirs de Natsuki Amasawa, un light novel intimiste à la fois doux et amer qui guide le lecteur dans une relation trouble entre deux âmes brisées, deux adolescents au passé tragique qui tentent de survivre à leur manière.

© by AMASAWA Natsuki / Kadokawa Shoten

Shû Uchimura l'asocial et la populaire Naoka Iiyama sont deux camarades de classe qui n'ont apparemment rien en commun, et pourtant un lourd secret les unis. En effet, Shû découvre un jour une clé USB où Naoka a inscrit son testament et ses envies de suicide. Shû, qui tente d'échapper à un passé traumatisant, adopte alors un comportement étrange qui ne manque pas d’intriguer Naoka. Se tissent alors entre eux d’étranges et puissants liens autour d’un secret qui les pousse à se découvrir mais aussi à se soutenir jusqu’au bout, dans les joies et dans la tristesse.

Deux adolescents brisés …

Shû et Naoka ont tous les deux un secret tragique. Shû cherche à ne surtout pas reproduire ses actions passées tant il en a souffert, quitte à se couper du monde et à passer pour un asocial. Au contraire, Naoka est parfaitement intégrée et semble profiter pleinement de ses années de lycée. Pourtant c’est son futur à elle, suite à sa maladie, qui semble bien sombre et explique ses envies de suicide. De leur rencontre fortuite pleine d'étincelles naît une étrange relation.  

....Unis à la vie à la mort

Partageant le secret de Naoka, Shû s’implique totalement, mais parfois contre son gré, dans la vie de Naoka. Il tente d’abord de la comprendre puis se voue complètement à sa cause malgré ses traumatismes et son inexpérience. De son côté, Naoka est plus ambivalente. Elle souffle le chaud et le froid mais se retrouve malgré elle impliquée dans cette relation.

Ce qu’il reste de nos souvenirs est un titre qui peut rappeler, au vu de son synopsis et de ses protagonistes, Je veux manger ton pancréas. Pourtant il n’en est rien, que ce soit au niveau de l’intrigue et de son surprenant et inspiré retournement de situation final ou encore au niveau de la construction de sa narration à la première personne toute en introspection. Cette narration permet de comprendre Shû, ses sentiments et ses étranges réactions, mais également son implication dans la triste réalité de sa camarade de classe. Mélancolie, regrets et culpabilité tissent la trame d’un drame aussi lumineux et rafraîchissant qu’une pluie d’été.

Le titre est particulièrement accrocheur et ne laisse que peu de répit à ses lecteurs. Natsuki Amasawa mène parfaitement son récit qui semble cousu de fil blanc, et pourtant des indices sont disséminés tout au long du récit avec une remarquable subtilité (je tiens à féliciter le traducteur Teddy Dumont pour sa délicatesse) Après avoir dévoré le récit une première fois, c’est à la seconde lecture que le titre révèle toute sa richesse et sa mélancolie.

Titre VO : 七月のテロメアが尽きるまで
Titre traduit : Shichigatsu no teromea ga tsukiru made
Dessin : AMASAWA Natsuki
Scénario : AMASAWA Natsuki
Traducteur : DUMONT Teddy
Editeur VF : Delcourt / Tonkam
Collection : Moon Light
Type : Light-Novel
Genre : Social, Tranche-de-vie
Editeur VO : Kadokawa Shoten
Illustration : n&b
Origine : Japon - 2018

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